Vouloir commercer ou travailler avec les chinois nécessite quelques précautions et un minimum de connaissance du pays. A ces conditions, le Pays du Milieu, s'il ne se révèle pas un Eldorado, peut constituer une source de croissance où offrir la possibilité d'un épanouissement professionnel personnel. Mais encore faut-il connaître certaines pratiques locales incontournables, comme l’art de la carte de visite.
En Chine, il est indispensable d’avoir constamment avec soi des cartes de visite (名片 míngpiàn). En effet l’échange de ces cartes est très courant lorsque deux personnes sont amenées à se rencontrer, et les occasions de se faire des guanxi ("relations") sont nombreuses et parfois imprévues.
Signe d’égard mais également précaution élémentaire, il est essentiel de présenter une carte de visite bilingue. Peu après l'ouverture économique du pays au début de la décennie 1990, les chinois ont compris que l'hermétisme de leur langue pouvait constituer un handicap dans leurs échanges avec l'extérieur. Ainsi ils se sont équipés de cartes de visite bilingues et ont fréquemment adopté des prénoms occidentaux. Sans opter pour un prénom chinois, doté souvent d'une signification savoureuse (grande fortune pour les hommes, pierre précieuse pour les femmes), il faut donc posséder une carte de visite avec une traduction chinoise.
Un titre valorisant et un rituel indispensable
Il est en outre indispensable de faire figurer sur sa carte professionnelle sa fonction dans l’entreprise. Les Chinois sont en effet spécialistes des titres "ronflants" et il est certain qu’un titre à hautes responsabilités attirera beaucoup plus l’intérêt et l’attention. D’ailleurs dans une réunion de négociation par exemple, si votre titre est un peu passe-partout, les interlocuteurs Chinois risquent de vous ignorer.
Mais en plus il s'agit de maîtriser le rituel incontournable pour un premier contact réussi avec votre interlocuteur :
● Une carte de visite se remet ou se reçoit solennellement, toujours à deux mains, souvent en penchant légèrement le buste - évitez donc absolument de tendre votre carte négligemment, ou de la faire glisser sur la table de réunion, comme cela se fait en France ;
● Tournez la carte que vous tendez dans le bon sens, c'est-à-dire pour que votre interlocuteur puisse la lire: tournée vers lui, côté face chinoise ;
● Donnez votre carte de visite en premier à la personne la plus importante de la réunion ;
● Lisez attentivement la carte que vous recevez en faisant attention au nom, au titre - n'hésitez pas à montrer de l'intérêt et à poser des questions. Il faut éviter de mettre directement la carte dans sa poche, cela signifierait que vous portez peu d'attention à votre interlocuteur ;
● Attendez pour classer la carte reçue au milieu de votre porte-cartes… cela pourrait être interprété comme un signe que cette carte n'en est qu'une parmi beaucoup d'autres.
Pour avoir une chance de remettre sa carte de visite, encore faut-il... rencontrer ses interlocuteurs. Pour cela, l'exactitude sera appréciée sur une grande partie de cet immense territoire. Même si c'est moins vrai dans le Sud, ce sera un bon point d'être à l'heure, et même en avance. Et surtout pas en retard, comme le font certains de nos négligents et désinvoltes représentants.
Jean Tuan
Signe d’égard mais également précaution élémentaire, il est essentiel de présenter une carte de visite bilingue. Peu après l'ouverture économique du pays au début de la décennie 1990, les chinois ont compris que l'hermétisme de leur langue pouvait constituer un handicap dans leurs échanges avec l'extérieur. Ainsi ils se sont équipés de cartes de visite bilingues et ont fréquemment adopté des prénoms occidentaux. Sans opter pour un prénom chinois, doté souvent d'une signification savoureuse (grande fortune pour les hommes, pierre précieuse pour les femmes), il faut donc posséder une carte de visite avec une traduction chinoise.
Un titre valorisant et un rituel indispensable
Il est en outre indispensable de faire figurer sur sa carte professionnelle sa fonction dans l’entreprise. Les Chinois sont en effet spécialistes des titres "ronflants" et il est certain qu’un titre à hautes responsabilités attirera beaucoup plus l’intérêt et l’attention. D’ailleurs dans une réunion de négociation par exemple, si votre titre est un peu passe-partout, les interlocuteurs Chinois risquent de vous ignorer.
Mais en plus il s'agit de maîtriser le rituel incontournable pour un premier contact réussi avec votre interlocuteur :
● Une carte de visite se remet ou se reçoit solennellement, toujours à deux mains, souvent en penchant légèrement le buste - évitez donc absolument de tendre votre carte négligemment, ou de la faire glisser sur la table de réunion, comme cela se fait en France ;
● Tournez la carte que vous tendez dans le bon sens, c'est-à-dire pour que votre interlocuteur puisse la lire: tournée vers lui, côté face chinoise ;
● Donnez votre carte de visite en premier à la personne la plus importante de la réunion ;
● Lisez attentivement la carte que vous recevez en faisant attention au nom, au titre - n'hésitez pas à montrer de l'intérêt et à poser des questions. Il faut éviter de mettre directement la carte dans sa poche, cela signifierait que vous portez peu d'attention à votre interlocuteur ;
● Attendez pour classer la carte reçue au milieu de votre porte-cartes… cela pourrait être interprété comme un signe que cette carte n'en est qu'une parmi beaucoup d'autres.
Pour avoir une chance de remettre sa carte de visite, encore faut-il... rencontrer ses interlocuteurs. Pour cela, l'exactitude sera appréciée sur une grande partie de cet immense territoire. Même si c'est moins vrai dans le Sud, ce sera un bon point d'être à l'heure, et même en avance. Et surtout pas en retard, comme le font certains de nos négligents et désinvoltes représentants.
Jean Tuan