À l’heure où KDS tombe dans l’escarcelle d’Amex GBT et Traveldoo est propriété d’Egencia, la liste des SBT totalement indépendants vient brutalement d’être réduite à néant. Certes, il existe ci et là des outils de réservations dédiés, comme chez Concur, mais intégrés au sein de structures technologiques, ils s’enrichissent avant tout de la stratégie commerciale pilotée par l’éditeur.
Connectés aux GDS, aux fournisseurs, aux startups collaboratives … ce nouveau SBT, baptisé Maya , se veut « devenir un hub agrégateur de datas » et pourrait bousculer les prochains mois du voyage d’affaires. Mais que veut faire exactement iAlbatros ? Rencontre avec son Président.
DeplacementsPros.com : Vous allez annoncer à l’IFTM Top Resa un nouveau SBT. Un pari un peu fou, non ?
Regardons le terrain actuel. Le marché est demandeur d’innovations pour être en phase avec les nouvelles technologies. Aujourd’hui, il a besoin d’indépendance pour une gestion des données qui ne soit polluée par aucune vision marketing de l’agence de voyage. Autre point important, à mon sens les anciennes solutions arrivent à la fin d’un cycle à tous les niveaux : absence de vraies architectures natives orientées mobile, prudence des acteurs actuels qui freinent l’innovation, percée massive des plateformes collaboratives qu’il faut intégrer, influence du loisir sur les voyageurs d’affaires qui oblige les acteurs à repenser les systèmes, modèle économique obsolète … Une liste sans fin. Enfin, il n’y a pas de nouvel entrant depuis 15 ans, c’est un marché quasi-monopolistique avec une absence d’acteurs indépendants.
Quelles sont les innovations proposées par les agences ? Les signing bonus, les fees à un euro ou gratuits. On oublie la techno pour transformer le SBT en simple service sans réelle nouveauté technologique… Voilà l’état des lieux. Et ce n’est pas nous qui brossons cette image du SBT, ce sont les clients qui nous disent qu’aujourd’hui, il faut faire évoluer l’offre.
DeplacementsPros.com : On voit bien que le online attendu par le client doit être proposé à un coût attractif. Peut-on encore être rentable, se développer et coller aux besoins ?
Nous allons orienter le modèle vers un paiement par les fournisseurs, comme les hôteliers par exemple qui sont déjà habitués à ces nouveaux outils. Aujourd’hui, le « touch less » est en plein développement. Une réservation se fait directement via les outils technologiques. On ne peut pas dire à un acheteur que cela coûte cher même s’il y a un coût technologique.
Vous l’aurez compris, et je tiens à le dire, la pérennité d’iAlbatros HBA passe par l’indépendance de son offre car les sociétés souhaitent généralement un One Stop Shopping ou la solution hôtels est intégrée dans les SBT. Si les SBT qui imposent un coût à la transaction aux HBA et même certains un pourcentage sur le volume (à prendre ou à laisser) ne montrent pas une certaine bienveillance, le business de la HBA sera en péril. On verra alors les SBT développer leurs propres solutions hôtels. KDS proposera la solution AMEX, CWT a sa propre solution… Si on continuait ainsi, je ne vois aucun avenir pour les HBA locaux qui n’auraient pas leur propre technologie.
De fait, hormis Egencia, Maya sera le seul outil indépendant qui dispose, dès son lancement, d’une solution hôtel native sans coût ni délai d’intégration et d’utilisation.
DeplacementsPros.com : Etait-ce la bonne période pour lancer ce nouveau SBT ?
DeplacementsPros.com : En quoi votre SBT va-t-il changer la vision technologique des acheteurs ?
Avec Maya, le voyageur se retrouve devant un écran très graphique, qui lui donne une vision complète de l’offre adaptée à la politique voyages de l’entreprise. Chaque module contient toutes les informations nécessaires à la réservation que ce soit le prix, les horaires d’un vol ou d’un train, la place dans l’avion grâce à une représentation de la cabine… Beaucoup d’outils réellement pratiques, pas des gadgets.
Le look and feel sera proche de Momondo avec une colorimétrie douce et lisible. Mais attention, graphique ne veut pas dire puissance limitée. Les outils de validation ou d’optimisation d’un déplacement sont pilotés par des modules d’intelligence artificielle qui s’appuient sur l’historique du voyageur. Chaque étape fait l’objet d’une analyse de la dépense avec des alertes si des éléments retenus ne correspondent pas à la politique voyages de l’entreprise. Maya n’a rien à envier à ses concurrents. Au contraire, notre SBT est très en avance.
DeplacementsPros.com : En quoi iAlbatros est-elle différente des autres entreprises technologiques du domaine ?
Si je peux entrer dans le détail, je dirais également que nous avons engagé une rupture avec la programmatique algorithmique classique et l’adoption des paradigmes de l’intelligence artificielle qui sont l’avenir du voyage d’affaires. Par exemple, pour l’interface administrateur qui modélise les règles de gestion, nous avons une structure d’analyse qui le guide vers les choix les plus logiques.
Il y a deux autres points qui nous différencient. Le premier c’est notre analyse permanente de l’expérience utilisateur qui est au cœur de la solution. On a finalement réussi à « leisuriser » le business travel en proposant l’affectation de siège, l’achat de bagage supplémentaire, les offres additionnelles quand elles existent. Le tout sur le même module de réservation. Si vous avez aimé Hipmunk ou Momondo, vous allez adorer Maya !
Dernier point, nous avons travaillé à l’ouverture au monde extérieur et même à l’intégration de datas en provenance d’autres SBT via iAConnect, un web service universel qui permet de référencer du contenu venu d’autres bases de données
DeplacementsPros.com : Vous allez vous éloigner des GDS ?
Notre offre est complète, du train aux low cost via le e-billing, l’intégration ERP, le multi devises, le multi langues, la gestion des outils de paiements… Je vous rappelle que nous avons le statut de marchand ce qui nous permet de débiter directement les dépenses sur la carte de l’entreprise... Voir son fonctionnement en temps réel permet de mesurer la puissance de Maya.
DeplacementsPros.com : Des clients à annoncer ?
Entretien réalisé par Marcel Lévy