Google plus que jamais dans le collimateur de Bruxelles

61

Après un premier coup de semonce au mois de novembre, Bruxelles hausse le ton contre Google en sommant le moteur de recherche de résoudre un problème de "position dominante" dans 4 domaines bien identifiés. La Commission européenne attend une "réponse satisfaisante" dans les prochaines semaines, faute de quoi l’enquête serait «approfondie». Ce qui pourrait être synonyme de sanctions financières.

Google plus que jamais dans le collimateur de Bruxelles
Dans le cadre de l'enquête anti-trust lancée contre Google en novembre 2010, Joaquin Almunia, commissaire européen à la Concurrence, franchit un nouveau pas et demande au groupe Internet de «prendre des mesures» à plusieurs niveaux pour écarter les risques de position dominante. Il souligne que «Google a déjà exprimé sa volonté de discuter de tous les problèmes sans avoir à recourir à des procédures d’avertissements», et donne au groupe «L’opportunité d’apporter des remèdes aux maux que nous avons déjà identifiés». Pour la Commission européenne, c'est très clair : «Notre enquête a abouti à cerner quatre problèmes à travers lesquelles les pratiques de business de Google peuvent être considérées comme des abus de position dominante » :
- La recherche en général sur le Web et la manière d’afficher les résultats susceptibles d’écarter tout concurrent qui lancement un moteur thématique (transversal);
- Les tentatives de Google de copier le contenu afin d’alimenter ses propres services;
- Les accords publicitaires entre Google et les sites affiliés à Google AdSense. Ce type de contrat entraîne une notion d’exclusivité pour la publicité associée à la recherche sur Internet. Ce qui réduit la place à des services publicitaires intermédiaires;
- Les restrictions liées à la portabilité des campagnes publicitaires diffusées via Google AdWords. La Commission européenne regrette le manque d’ouverture à d’autres plateformes publicitaires concurrentes.
Parallèlement, Google reste soumis aux questions du groupe de travail Article 29 (comité consultatif de l’UE sur la politique sur la défense des données personnelles), pour lequel la CNIL demande des détails. Selon la CNIL, Google a commencé à apporter des éléments de réponse mais l’argumentation est incomplète en l’état actuel.

Ci dessous le discours de Joaquin Almunia ce 21 mai à propos de cette enquête contre Google.