Iata prépare les « contrôles de sécurité de l’avenir »

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En 2015, la zone Asie-Pacifique représentera 37 % des vols mondiaux tandis que le trafic associé à l'Europe et l'Amérique du Nord va tomber à 29 %. C’est donc à Singapour que Tony Tyler, le directeur général de IATA a plébiscité le futur contrôle de sécurité des aéroports qui devrait être plus souple pour les passagers. Il a également exhorté les compagnies ariennes à ne pas transformer en conflit leur désaccord avec Bruxelles au sujet de la taxe carbone.

Le Singapore Airshow Aviation Leadership Summit a été l'occasion pour le nouveau patron de Iata d'exhorter les compagnies et les gouvernements à collaborer ensemble afin de mettre au point le «Checkpoint de l'avenir». L’organisation reconnaît que l'aviation est beaucoup plus sûre aujourd'hui qu'avant le 11 septembre 2001, mais elle a pointé du doigt les coûts pour les compagnies aériennes. La facture a en effet gonflé à 7,4 milliards de dollars par an alors que le niveau de confort pour les passagers s’est détérioré. L'introduction de procédures plus complexes a entraîné une baisse du débit horaire de passagers traités aux points de contrôle de sécurité des aéroports. D'une moyenne de 335 passagers/heure (avant le 11 septembre 2001), la moyenne est descendue à 149 passagers/heure. «Le système fonctionne, mais il a du mal à faire face aux volumes passagers actuels. La croissance ne fera que rendre le défi plus grand. Une de mes priorités est de construire un consensus mondial qui verra le «Checkpoint de l'avenir» améliorer la qualité et la commodité de la sécurité des aéroports»., explique Tony Tyler. Pour lui et dans la ligne de ce que font aujourd'hui les américains pour les voyageurs fréquents, ce nouveau type de contrôle pourrait utiliser les données sur les passagers recueillies par les autorités d'immigration. Deuxièmement, il intègrera une technologie disponible dans sept ou dix ans qui permettra aux passagers de marcher à travers les points de contrôle sans s'arrêter. Le projet soutenu par Interpol, la Commission européenne, le ministère américain de la Sécurité intérieure et le gouvernement chinois a été approuvé par 16 États.

Il reste que l'actualité n'est pas à la coopération mais à l'opposition : opposé à l’extension de la taxe carbone de Bruxelles à l’ensemble des compagnies aériennes volant dans le ciel européen, Tony Tyler a tout de même averti les transporteurs et pays qui souhaitent prendre des mesures de rétorsion que «L'aviation ne peut guère se permettre d'être pris dans une escalade d’un conflit politique ou commercial sur la taxe carbone. L’Organisation de l’Aviation Civile internationale est la seule façon d'avancer… Il est plus important que jamais pour l'Europe d'être un participant pleinement engagé dans les discussions à l'OACI qui visent à fournir une solution globale».