L’AFTM s’engage avec ACTE pour un an

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Il y avait peu de doute sur l'issue de la réflexion engagée par l'AFTM pour nouer une alliance avec une association Européenne. En choisissant ACTE, les membres du bureau privilégient un contrat qui permet un test d'une année sans clause d'exclusivité. De son côté, si la GBTA avait accepté l'idée d'une période d'essai, elle ne faisait aucune concession sur le besoin d'un partenariat unique. Une position qui gêne l'AFTM qui préfère aujourd'hui parler de "protocole de coopération" avec Acte...

L'AFTM s'engage avec ACTE pour un an
Quand deux prétendants se présentent à la porte, il faut bien faire un choix. L'exclusivité avancée n'est pas la seule raison du choix d'ACTE (Association of Corporate Travel Executive). Les formations organisées par la GBTA (Global Business Travel Association) Europe en sont sans doute une autre, l'AFTM considérant qu'elles entrent de plein fouet en concurrence avec celles qu'elle cherche à développer depuis quelques mois. Pour l'association française, la GBTA serait directement responsable des mauvais résultats obtenus par l'AFTM depuis la mise en place des sessions de quatre jours de formations. Il est vrai qu'en ce domaine, ACTE n'est pas en concurrence : l'Association évoque bien un programme "tour du monde" de 80 heures de formation dans son offre, mais avec le défaut "d'être cher et peu réaliste", selon de grandes entreprises américaines.

Autre inquiétude des membres du bureau, contre le choix de la GBTA : sa vision jugée trop commerciale. Un simple tour sur les sites des deux associations suffit pourtant à balayer l'argument. Sur le site de la GBTA Europe, 5 sponsors affichés. Du côté d'ACTE, la page Partenaires fait état d'une trentaine de sponsors, dont plus de la moitié sont également membres de l'AFTM. Que feront les responsables marketing européens, entres autres, d'American Express, d'AirPlus, de CWT et des quelques 50 autres, qui déboursent chacun entre 5 et 20 000 € par an pour l'AFTM ? La globalisation du voyage d'affaires ne s'encombre plus de frontières. Bien des fournisseurs le font remarquer.

Il reste que le choix réalisé ne devrait pas bousculer le quotidien de l'AFTM. Les allemands de VDR, la première association en Europe d'acheteurs voyages, ont eux aussi essayé cette collaboration avec ACTE. Pudiques, ils évoquent pour justifier leur départ vers la GBTA, "un contrat avec ACTE plus riche sur le papier que dans la réalité quotidienne". Une façon polie de souligner le manque de dynamisme d'ACTE malgré sa présence dans 80 pays.

L'AFTM devrait rapidement dévoiler ses actions avec ACTE. L'une d'entre elles, sans doute la plus importante de l'année, concerne la réunion annuelle de l'Association internationale à Paris. L'AFTM devrait s'y exprimer.

Au final, cette décision de rejoindre ACTE aura coûté son poste à Yann le Goff, prié de démissionner du Conseil d'Administration. Pour le Président 2011 de l'Académie du Voyage d'Affaires, la position du représentant français de la GBTA dans une association toute orientée vers Acte aurait été intenable. On peut cependant s'étonner qu'au premier désaccord interne, et malgré la volonté d'ouverture annoncée à la création de l'AFTM, l'unité vole en éclat au bénéfice du choix de la majorité. Un travers associatif qui ne surprend pas des membres du CA qui s'interrogent cependant sur la méthode et une "demande formulée" par quelques membres du bureau loin du Conseil d'Administration.

Face à cette situation, la GBTA Europe, plus active politiquement et professionnellement qu'Acte, prend acte de la décision et confirme également son intention de se développer en France.