L’hôtellerie britannique résiste aux attentats et au Brexit pour le moment

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Brexit, élections législatives, attaques terroristes... le Royaume-Uni fait face à un contexte politique et économique complexe. Pourtant, l'hôtellerie britannique ne semble pas souffrir de retombées négatives pour le moment. Les indicateurs du secteur sont toujours à la hausse.

Le Brexit et les attentats n'ont pas détourné les touristes du Royaume-Uni. Sur les quatre premiers mois de 2017, l'hôtellerie britannique affiche un RevPAR (Revenu par chambre disponible) en hausse de +9,3%. Le taux d'occupation est également en progression avec +2,4 points tandis que le prix moyen augmente de +5,8% relativement au même mois de l'année précédente.

Hospitality ON, auteur de l'étude, remarque "avec une nuance : la livre sterling s'est fortement dépréciée relativement aux autres monnaies, notamment euro et dollar, depuis l'année dernière. Il faudra donc voir si la tendance haussière se prolonge après le mois de juillet".

Par ailleurs, malgré l'attentat du 22 mars perpétré dans le quartier de Westminster, les indicateurs de l'hôtellerie londonienne étaient là encore toujours au vert sur le mois d'avril 2017. Le RevPAR a grimpé de +9,9%, soutenu par une évolution positive du taux d'occupation (+2,4 pts) et du prix moyen (+6,8%). La tendance dans la capitale est également favorable sur l'ensemble des quatre premiers mois de l'année, puisque les hôtels enregistrent pas moins de +12,9% de croissance de RevPAR.

L'étude estime que "Cette situation tranche avec les effets qui avaient été constatés dans d'autres destinations précédemment touchées par le terrorisme, notamment la France. A titre de comparaison, en décembre 2015, le RevPAR des hôteliers de la capitale avait chuté de -12%. Même chose après l'attaque sur la Promenade des anglais à Nice : les indicateurs de RevPar sur le mois d'août 2016 en région PACA et en Île-de-France s'étaient effondrés. Rien de tel n'est aujourd'hui constaté au Royaume-Uni".

Néanmoins, il est encore trop tôt pour affirmer que les récents événements ne seront pas sans conséquence sur le tourisme britannique. "L'attentat du 3 juin dernier, qui a touché une nouvelle fois le cœur de la capitale, ainsi que celui de Manchester, pourraient en effet changer la donne au cours des mois à venir, car en France, ce ne sont pas tant les attaques elles-mêmes que leur répétition (et donc la perception de la persistance d'un risque) qui avait affecté la demande touristique", ajoute l'étude.

En outre, le Brexit n'a pas encore eu d'effets concrets sur l'économie et la consommation du pays. Le déclenchement de l'article 50 du traité de Lisbonne n'a en effet été lancé officiellement que le 29 mars dernier. Il faudra donc attendre les résultats des négociations sur la sortie de l'Union Européenne pour voir si cet élément économique jouera sur les performances et l'attractivité du pays.