La FNSEA bloque 13 dépôts de carburants ce lundi matin

80

Pour forcer à la réouverture du dialogue avec le gouvernement, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a commencer le blocage, avec les jeunes agriculteurs quelques 13 raffineries et dépôts de carburant à travers la France ce lundi 11 juin au matin.

Les voyageurs d'affaires doivent ils se prémunir et faire le plein au plus vite ? Ce serait sans doute créer la pénurie, ce qui est pour le moins paradoxal. Mais la FNSEA met sa menace à exécution: pour protester contre le "non sens" de la politique du gouvernement sur les accords internationaux et les importations de matières premières, elle appelle ses adhérents et les Jeunes agriculteurs à bloquer des raffineries dans toute la France depuis ce dimanche 10 juin pour protester notamment contre la hausse attendue des importations d'huile de palme utilisées dans la raffinerie Total de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône.

Outre le site de Vatry et celui en chantier de La Mède (Bouches-du-Rhône), les agriculteurs visent les quatre raffineries de Total en activité en France: Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), Grandpuits (Seine-et-Marne), Donges (Loire-Atlantique) et Feyzin (Rhône).
Les autres sites visés sont des dépôts de carburant à Dunkerque (Nord), Grigny (Essonne), Coignières (Yvelines), Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Strasbourg, Cournon (Puy-de-Dôme), Lyon et Toulouse.

Selon les jeunes agriculteurs, l'importation d'huile de palme revient à sacrifier la filière française de biocarburants pour sauver 250 emplois chez Total, alors que la culture du colza fait vivre 20 000 personnes en France. "Si la société Total a intérêt à faire du biocarburant mais qu'elle ne le fait pas à partir de colza qu'elle peut trouver en France, c'est qu'elle l'achète moins cher et que c'est économiquement plus rentable pour elle", reconnait Damien Greffin, le président de la FNSEA en Île-de-France. Cependant il estime que c'est totalement anormal d'autoriser ces importations : "Aujourd'hui, les agriculteurs sont méprisés par ce gouvernement. Si nous ne menons pas d'action, nous ne sommes pas entendus. Nous avons choisi de nous en prendre aux raffineries et aux dépôts de carburant car c'est stratégique pour la France. C'est donc un rapport de force que l'on instaure avec Emmanuel Macron", prévient Damien Greffin. En filigrane de cette question d'huile de palme se profile également les questions de la filière viticole et celle de la viande, ainsi que les traités économiques avec l'Amérique du Sud, le Canada.