La paix sociale à la SNCF ?

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Les voyageurs d’affaires peuvent se rassurer, a priori le calme devrait régner sur le rail ces prochaines semaines, en tous cas au sujet de la convention collective. La CGT-Cheminots a décidé jeudi de ne pas exercer son droit d'opposition à l'encontre de l'accord sur le temps de travail à la SNCF signé par l'Unsa et la CFDT. Ce texte confortant l'essentiel du régime actuel des cheminots est validé de fait.

S'opposer à l'accord aurait été "remettre en cause le fruit de la mobilisation des cheminots", qui ont fait grève du 1er au 15 juin, explique dans un communiqué la CGT, 1er syndicat de la SNCF, Elle s'abstient de signer les textes qui lui ont été soumis mais ne s’y oppose pas, ce qui permet de valider les deux accords d'entreprise et de branche. Le syndicat précise qu’au final, l'accord obtenu est "proche" de la réglementation SNCF actuelle et ajoute : "La stratégie de la terre brûlée n'est pas la conception qu'a la CGT du syndicalisme", La CGT précise qu'elle n'exercera pas non plus son droit d'opposition à la convention collective négociée au niveau de la branche et signée par trois syndicats (Unsa, CFDT, CFTC). La validité de ces deux accords reposait sur la décision de la CGT: la fédération SUD-rail, qui a dénoncé les deux textes, ne disposait pas à elle seule des 50% de voix nécessaires pour les faire invalider.

Il reste une question brûlante : fallait-il engager les cheminots dans une grève de 23 jours pour en arriver là? Ce conflit laissera certainement des traces dans l’esprit des militants et de leur compte en banque mais il a coûté également plus de 300 millions à la SNCF, selon les derniers calculs de la direction.