La paranoïa d’une passagère stoppe un vol à Philadelphie

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Regardant par dessus son épaule, une passagère d'un vol américain aperçoit un voisin de siège recouvrant des pages et des pages de signes cabalistiques. Et en plus, ce voisin a un air moyen-oriental et un fort accent. Elle fait bloquer le vol... pour des pages de formules mathématiques signées par un économiste italien.

La paranoïa est mauvaise conseillère en avion. C'est ce que prouve une fois de plus cette passagère d'un avion que la compagnie aérienne régionale américaine Air Wisconsin effectuait pour le compte d'American Airlines entre Philadelphie et l'aéroport international de Syracuse (New York). Son voisin de siège, la quarantaine, avait le tort d'avoir les cheveux noirs, un teint méditerranéen et d'écrire à toute vitesse des symboles cabalistiques. De quoi l'inquiéter, manifestement. Elle prévient l'équipage et après avoir commencé à rouler sur le tarmac, l'avion revient au parking pour enquête. Le passager est débarqué, ainsi que sa voisine, et les agents de la compagnie lui demandent ce qu'il écrit sur son carnet avec tant d'assiduité. Les écrits arabes et inquiétants étaient en fait des formules rédigées par le professeur de mathématiques, Guido Menzio, italien, l'un des meilleur économiste de sa génération, pour une conférence qu'il allait donner au Canada. L'avion a pu redécoller avec l'universitaire et son carnet de maths, mais avec deux heures de retard. Et la passagère, malade de honte peut-être, s'est dite trop souffrante pour ré-embarquer.