La pénurie de pilotes s’accentue

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Air France a décidé tout récemment de relancer son école des Cadets, Ryanair a cédé face aux exigences de ses pilotes : dans tous les cas de figure, la pénurie de pilotes contrarie la croissance des compagnies aériennes. Selon la dernière étude de Boeing, les besoins augmentent encore de 3,2%.

Les voyageurs d'affaires en quête de reconversion doivent s'interroger : seraient-ils attirés par le métier de pilote de ligne ? C'est manifestement une profession d'avenir puisque , dans une étude annuelle publiée mardi, le constructeur aéronautique américain Boeing prévoit que l’aviation mondiale aura besoin de recruter 637.000 pilotes de ligne pour accompagner la croissance du trafic aérien au cours des 20 prochaines années. Et par rapport aux perspectives tracées en 2016, la hausse est de 3,2% pour satisfaire aux besoins de croissance des compagnies.

Cette étude annuelle de Boeing fait référence en la matière. Elle confirme que la région Asie-Pacifique concentre à elle seule plus d’un tiers (253.000 pilotes) des besoins de recrutement de ce personnel extrêmement qualifié, suivie de l’Amérique du nord (117.000) et de l’Europe (106.000), selon ces prévisions couvrant les années 2017 à 2036. L'étude va ainsi dans le même sens que celle publiée au dernier Salon du Bourget par CAE, le spécialiste de la formation dans les domaines de l’aviation civile. Il annonçait qu'au cours des 10 prochaines années, l’aviation commerciale aura besoin de recruter 255.000 nouveaux pilotes de ligne dans le monde.

Quant aux membres du personnel navigant, Boeing estime que 839.000 hôtesses et stewards seront nécessaires d’ici à 2036, dont 308.000 en Asie-Pacifique, 173.000 en Europe, 154.000 en Amérique du nord et 96.000 au Moyen-Orient.

A contrario, les besoins en techniciens de maintenance pour les compagnies aériennes s’élèvent pour leur part à 648.000, en baisse de 4,6% par rapport aux prévisions 2016, mais là, on peut peut-être y lire un coup de pub car l'étude de Boeing souligne que c'est "en raison principalement de la réduction du nombre d’heures de maintenance requises sur les avions Boeing 737 MAX".