Le SCARA s’oppose aux cahiers des charges de la privatisation des aéroports de Nice et Lyon

156

Le BAR-France, la CSTA (membre de la FNAM) et IATA ne sont pas les seuls à avoir à redire sur la privatisation des aéroports de Lyon et de Nice, le Syndicat des Compagnies AéRiennes Autonomes (SCARA) est également en rogne. L'association qui représente entre autres ASL Airlines France, Air Austral et Air Corsica, reproche aux cahiers des charges publiés le 10 mars 2016 de ne pas tenir compte des intérêts des transporteurs.

Comme les autres syndicats de l'aérien, le SCARA estime que la voix des compagnies aériennes n'a pas été écoutée et entendue lors de la rédaction des cahiers des charges de la privatisation des aéroports de Lyon et Nice. Pour l'association, le texte "n'a pas tenu compte des recommandations formulées par les compagnies aériennes et va même à l'encontre de leurs intérêts". Elle estime que "Le cahier des charges actuel laisse à croire que les redevances aéroportuaires seront déterminées à partir d'un périmètre d'activité, qui exclut les activités de commerces, qui génèrent les plus forts revenus. Ainsi l'État propose-t-il, dans la rédaction même du cahier des charges et sans concertation de mettre en place un système de double caisse. Or, toute dérogation au principe de la simple caisse, compte tenu de l'importance de sa portée économique et financière, ne peut être étudiée que dans le cadre de l'élaboration d'un Contrat de Régulation Économique (CRE)".
Pour s'opposer à cette situation, le SCARA a décidé d'intenter un recours contre ces dispositions du cahier des charges.
 
Inquiétude sur le projet CDG-Express
Le SCARA a également des réserves sur le projet CDG-Express, estimé à 1,7 milliard d'euros. Si l'association déplore les choix techniques faits comme une ligne non automatique ou encore l'utilisation d'un réseau ferroviaire saturé, elle s'inquiète surtout de son financement. "Sur ce dernier point, les compagnies aériennes craignent qu'une nouvelle taxe leur soit imposée pour garantir la rentabilité du projet qui ne pourra pas être atteinte par la seule vente des billets". Elle voudrait ainsi que des "solutions alternatives, la ligne 17 du métro du Grand-Paris ou le projet VINCI initialement présenté, soient étudiées".

Dans la foulée, le SCARA condamne la nouvelle Autorité de Supervision Indépendante (ASI), présentée le 1er mars par la DGAC à la demande du Conseil d'État. L'association aérienne considère que ce projet "ne présente pas les garanties d'indépendance exigées par la directive européenne et est entaché de graves vices juridiques" , précisant que "Le SCARA, qui demande un processus transparent permettant un dialogue constructif entre les aéroports et les compagnies aériennes, a informé le Conseil d'État de sa position".