Le SNPL dénonce des violences sociales au sein d’Air Mauritius

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En raison d'une pénurie de pilotes, les navigants d'Air Mauritius travaillent dans des conditions "difficiles et épuisantes" selon le SNPL qui dénonce "les violences sociales" vécues par leurs collègues au sein de cette compagnie, partenaire de codeshare d'Air France.

Déplorant des conditions de travail et des cadences "épuisantes" en raison d'une pénurie de pilotes, 11 navigants d’Air Mauritius se sont déclarés en arrêt maladie le 5 octobre 2017, entraînant l’annulation de 4 vols de la compagnie. Leur direction a alors licencié 3 d'entre eux, estimant qu’il s’agissait d’une action concertée et organisée.

Deux de ces pilotes licenciés, expatriés européen et sud-africain, se sont vus ensuite signifier la résiliation de leur permis de séjour permanent par les autorités mauriciennes.
 
Le SNPL dénonce cette situation. Le syndicat des pilotes estime qu'elle "marque le paroxysme d’un malaise déjà ancien au sein de la compagnie. Une situation délétère, un dialogue social quasi-inexistant, la multiplication des intimidations et les menaces régulières de la direction de la compagnie de remplacer les pilotes en poste par d’autres pilotes – indiens notamment – sont en effet devenus la règle depuis plusieurs années".
 
L'organisation précise que les demandes de négociations des associations de pilotes, MALPA (Mauritian Air Line Pilots Association) et AEA (Airline Employees Association), sont restées sans réponse. Pourtant les organisations ont mis en lumière plusieurs problèmes internes : embauches de jeunes pilotes via des contrats de travail en contradiction avec les accords d’entreprise (nombre de journées de congés divisé par deux, salaires revus de 25 % à la baisse, etc.), des plannings de vols régulièrement bouleversés, modifications unilatérales des conditions de travail, etc.
 
Le SNPL France ALPA, et tout particulièrement le SNPL Air France, sont plus que "jamais inquiets des dérives constatées chez Air Mauritius dans la mesure où les violences sociales exercées par sa direction, avec le soutien des pouvoirs publics, sont de nature à compromettre sensiblement la sécurité des vols". Les organisations rappellent que la compagnie mauricienne opère des vols réguliers en partage de code avec Air France.

Elles concluent : "A ce titre, nos organisations considèrent comme inacceptable de voir des passagers d’Air France transportés par une compagnie méprisant à ce point les droits des individus".