Le suivi médical des pilotes allemands soumis à caution

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Avec le drame de l'A320 de Germanwings, de nombreuses questions se sont posées sur le suivi médical des pilotes. Mais il semblerait que l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) avait d'ores été déjà pointé des cas de non-conformité aux «règlements européens en matière de sécurité aérienne, en particulier dans le domaine du suivi médical» en Allemagne. Et l'agence allemande affirme n'avoir rien su du passé depressif du co-pilote de Germanwings.

L'autorité allemande du transport aérien (Luftfahrtbundesamt, LBA) a déclaré dimanche à Reuters ne pas avoir été informée avant le drame du 24 mars des antécédents médicaux d'Andreas Lubitz, le copilote qui a entrainé dans la mort ses 149 passagers. Pourtant la compagnie Lufthansa, le même après midi, affirmait dans un communiqué "respecter son obligation de fournir des informations au LBA". L'enquête en cours conduit la compagnie à ne pas en dire plus pour l'instant.
Par ailleurs le porte-parole de l'Agence Européenne de Sécurité Aérienne (AESA), Dominique Fouda, a confirmé à l'AFP le 4 avril les informations parues dans un article du Wall Street Journal «L'AESA a bien constaté plusieurs cas de non-conformité dans l'application par l'Allemagne des règlements européens en matière de sécurité aérienne, en particulier dans le domaine du suivi médical». Il a ajouté «C'est sur les recommandations de l'AESA que la Commission européenne a engagé fin 2014 une procédure visant à demander des comptes à l'Allemagne».

Le Wall Street Journal avait, en effet, révélé dans son journal du 4 avril que «les officiels de l'Union européenne ont estimé que le régulateur allemand en charge de la sécurité aérienne souffrait de pénuries chroniques de personnel pouvant nuire à sa capacité de contrôle des appareils et des équipages, y compris au niveau médical».

Bruxelles a reconnu avoir demandé à l'Allemagne «sur la base des recommandations de l'AESA» de se mettre en conformité. Le porte-parole de la Commission européenne a expliqué que «Les réponses de l'Allemagne sont actuellement en cours d'évaluation» et précisé: «Cela fait partie d'un système continu de supervision: des éléments relevés sont suivis d'actions correctrices, comme dans un processus d'audit».