Le voyage d’affaires, un marché de près de 30 milliards d’euros en France

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Avec 28,9 milliards d’euros en 2018 et 29,9 milliards d’euros en 2019, le business travel confirme son importance dans le PIB français. L’étude Epsa a été publiée par DéplacementsPros dans le cadre de l’IFTM Top Resa.

Les grèves et la hausse du pétrole resteront sans doute comme des marqueurs de l’année 2018 dans le voyage d’affaires en France. Les grèves ont constitué un moment difficile pour les agences et les voyageurs mais au delà de la frustration ponctuelle, elles peuvent avoir donné l’occasion d’une rupture de confiance avec Air France et la SNCF, et une occasion de tester le concurrence. Pour la SNCF, la concurrence ne sera pas une réalité avant décembre 2019. En revanche la compagnie tricolore peut en subir les traces durablement en terme d’image, même si l’appétit pour les Miles peut faire revenir de nombreux voyageurs d’affaires.

En ce qui concerne le pétrole, sa hausse de 45% en un an va sans doute peser rapidement dans les résultats des compagnies aériennes et si l’Iata s’en alarme, les entreprises risquent d’en mesurer très directement le poids économique avec le retour des surcharges carburant. Le baril est, aujourd’hui, à son plus haut depuis 4 ans et ce sera sans doute un élément clé dans les budgets 2019, sur la route comme pour l’évolution du prix des billets d’avion.

Avec une croissance attendue de 3,3%, le marché du voyage d’affaires devrait dans sa globalité atteindre 28,9 milliards d’euros en 2018 et poursuivre sur la même lancée en 2019. Le cabinet Epsa attend en effet une nouvelle croissance du marché de 3,3% l’année prochaine pour atteindre une valeur de 29,9 milliards d’euros.

Le PDf ci dessous vous indiquera les tendances attendues pour l’aérien, l’hôtellerie, les loueurs de voitures,... mais les analystes soulignent que la croissance de volume n’est pas constituée par une hausse des prix mais bien par une hausse du nombre de voyages. Les entreprises (et leurs TMC) savent désormais maîtriser les coûts, même s’il reste des progrès à faire. Elles se déplacent plus mais surtout mieux pour aller plus que jamais au devant de leurs clients, ce qui confirme ainsi le Baromètre FCM - DéplacementsPros.

A noter que l’intermédiation (autrement dit l’achat des déplacements professionnels via l’agence) était en régression depuis 10 ans, elle reprend des parts de marché cette année, preuve que les agences ont - enfin, pourrait-on dire - réussi à améliorer les outils et les conseils pour montrer leur utilité et leur efficacité. Même si, à terme, le NDC tend à rapprocher les compagnies aériennes de leurs clients directs, l’agence a développé des applis, des outils technologiques qui améliorent leur image auprès des entreprises et surtout des voyageurs, en synthétisant pour eux leur voyage. Par ailleurs les agences passent désormais des partenariats avec des ETI qui permettent d’offrir aux entreprises des options pertinentes pour l’hôtellerie, évitant ainsi aux acheteurs et TM de réaliser leur propre - et problématique - programme hôtelier.

Selon les derniers calculs d’Epsa, sur un budget de 10 millions de déplacements professionnels pour une entreprise, il reste une capacité moyenne d’environ 410 000€ d’économies/an.

Autre enseignement de cette étude Epsa, le Mice. Géré à 62% par les travel managers et acheteurs (étude Epsa de juin 2018), les séminaires, congrès et déplacements incentives constituent un monde hétérogène tant en terme de formats que de contenus. Le marché, mal estimé et fragmenté, constitue tout de même une manne de quelques 7,3 milliards d’euros selon Epsa, soit 1/4 du marché des déplacements professionnels. Les analystes considère que ce marché doit être davantage travaillé et anticipé, une meilleure maîtrise des coûts permettant de réaliser de substancielles économies sur un marché en croissance retrouvée depuis la crise de 2012 (+4,2% en 2018).

Téléchargez ci dessous l'étude complète d'Epsa Group en PDF