Les TMC françaises structurent avec le SNAV leur réponse à la Lufthansa

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"Nous ne souhaitons pas être un dommage collatéral entre les GDS et la Lufthansa", précise d’emblée Jean-Pierre Mas, le président du Syndicat national des Agents de Voyage. Et la riposte qui se met en place se construit désormais au niveau européen. Faire plier la compagnie allemande, voilà l’objectif.

C’est au cours d’une réunion, organisée en urgence le 9 juin dernier - qui a regroupé les réseaux de distribution et la totalité des TMC qui opèrent en France - que le SNAV est revenu sur la problématique des frais imposés par Lufthansa pour les achats de billets via GDS. Et la demande du SNAV est simple : que Lufthansa retire son projet et discute avec les représentants commerciaux des distributeurs concernés. "N’oublions pas que le poids du groupe en France est encore faible : 7 % du BSP. La compagnie a tout intérêt à s’appuyer sur la distribution pour se développer", souligne Jean-Pierre Mas. 

"Nous ne sommes pas dans la boucle des négociations qui pourraient se mettre en place", remarque le président du SNAV "Ce n’est pas notre rôle mais nous ne voulons pas que les agences et leurs clients paient les pots cassés d’une négociation ratée", souligne t-il. Au-delà de ce constat, Jean-Pierre Mas remet l’agence au centre du jeu: "En limitant volontairement la transparence tarifaire on remet en cause le droit à chacun d’obtenir le meilleur prix. On oublie le service que l’agence de voyages apporte et à un coût global largement inférieur que celui obtenu par la recherche directe par l’entreprise". Et pour contester cette absence de clarté tarifaire, le SNAV étudie toutes les actions juridiques qui pourraient être engagées. Un travail mené en collaboration avec l’ECTAA au niveau européen et la DGCCRF en France.

Le combat qui s’annonce risque d’être difficile à supporter pour le transporteur allemand. "En appelant à modifier nos relations avec Lufthansa, nous allons faire baisser ses ventes et peser sur le prix de l’action", confirme Jean-Pierre Mas qui souligne que "Généralement les actionnaires n’aiment pas ce type de situation". Des actionnaires sans doute oubliées lors de la prise de décision par le board.

"On peut dire que beaucoup de ces actions visent la distribution, souvent jugée trop chère mais pourtant indispensable pour beaucoup de clients " poursuit Jean-Pierre Mas qui revient sur les rumeurs d’un BSP à 15 jours. "Il ne m’appartient pas de dévoiler le contenu des négociations en cours entre fournisseurs et distributeurs mais je sais que rien ne devrait bouger avant janvier 2017". Preuve s’il en fallait que les distributeurs, quelle que soit leur taille, ne sont pas disposés à se laisser manger la laine sur le dos.