Les VTC critiquent les propositions du médiateur

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Le médiateur a présenté ses propositions pour résoudre le conflit entre les VTC et les taxis le 26 février dernier. La Fédération Française du Transport de Personnes sur Réservation (FFTPR), Voitures Noires et Uber ont fait un communiqué commun pour faire part de leurs réserves sur son projet.

Les VTC reconnaissent les efforts déployés par Laurent Grandguillaume pour rétablir le dialogue et créer des conditions d'une sortie de crise. Ils plébiscitent en particulier son analyse économique. Ils sont également favorables à sa proposition de donner la possibilité aux chauffeurs de taxi de mettre les plates-formes en concurrence, et de pouvoir adhérer à plusieurs simultanément.

En revanche, ils se se montrent plus critiques sur sa volonté d'augmenter le contrôle des véhicules LOTI. Ils écrivent dans leur communiqué commun "bien évidemment oui aux contrôles, mais pour tous». Ils ajoutent qu'ils s'opposent vigoureusement «au harcèlement policier et à la présomption de culpabilité qui pèse aujourd'hui sur les chauffeurs et à l'impossibilité créée d'accéder correctement aux gares et aux aéroports, même pour tous les véhicules, et ce sans même parler d'une promesse de renforcement des contrôles qui apparaît disproportionnée avec les objectifs poursuivis étant donné le contexte d’état d’urgence".

Ils sont également contre la création d'un tronc commun d'examen entre les taxis et les VTC. Ils estiment qu'il "s'apparente à constituer un numerus clausus rampant". Ils sont aussi opposés à "l'instauration d’une signalétique inamovible et inviolable pour les voitures VTC et LOTI, qui constituerait un frein à leur activité et une menace immédiate pour la sécurité personnelle des chauffeurs, ainsi qu’une barrière matérielle à la décision du Conseil Constitutionnel autorisant les taxis à exercer aussi en tant que VTC" et "à la transmission à l’administration du détail de chaque course, dispositif qui serait  gravement attentatoire aux libertés individuelles, à la vie privée des passagers et au respect du droit des données à caractère personne".

Yves Weisselberger, Président de la Fédération Française du Transport de Personnes sur Réservation (FFTPR) et fondateur de Snapcar ajoute "La sortie de crise passera par le dialogue et la confiance dans les entreprises du secteur. Le médiateur présente un certain nombre de propositions et une analyse globale du marché qui vont dans le bon sens, notamment en entérinant la co-existence entre les différentes formes de transport de personnes". Il poursuit «En revanche, Laurent Grandguillaume ne résout pas le problème des 10 000 chauffeurs professionnels LOTI à qui il n’est proposé que des contrôles de police. Dans le même temps, l’entrée de nouveaux chauffeurs VTC dans le marché est rendue particulièrement difficile et ne permet pas de satisfaire rapidement la demande exponentielle. En conséquence, les deux voies d'accès à la profession de chauffeur professionnel sont simultanément obstruées par la volonté du Gouvernement. Le développement économique du marché est la meilleure arme contre le risque de paupérisation. Le Député lui-même affirme dans ses propositions que “ces prestations de service ne sont pas délocalisables à l’étranger, sont génératrices d’emplois et de ressources fiscales domestiques, au service de la collectivité, de l’économie et du bien-être national”. Il faudrait qu’il joigne les actes à la parole".