Les cadres de la SNCF parlent d’un jeu « pernicieux et irresponsable » du gouvernement

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Pendant que les passagers et voyageurs d'affaires galèrent 2 jours sur 5, les discussions se poursuivent en coulisses. Le syndicat des cadres supérieurs du groupe ferroviaire s'agace dans un courrier à Elisabeth Borne, ministre des Transports.

Dans une lettre à la ministre des transports Élisabeth Borne, révélée mardi par l'Humanité, le syndicat des cadres supérieurs du groupe ferroviaire (SNCS) dénoncent "le jeu pernicieux et irresponsable" du gouvernement qui "met au pilori" les cheminots et les soumet à un "chantage" sur la reprise de la dette. "Les cheminots, comme tous les travailleurs de ce pays, n'ont aucune raison de mériter cette mise au pilori. Ils ne méritent pas non plus d'être soumis à un chantage", que le SNCS décrit comme un effort contre la reprise de la dette "partiellement et en fin de quinquennat" (NDLR, à partir de 2020).

Le SNCS se démarque de la grève et d'un mouvement "particulièrement pénalisant pour nos concitoyens", mais il estime que "contrairement à ce que semble insinuer le gouvernement, la SNCF est une entreprise qui bouge et qui est en progression constante, y compris en se préparant à la concurrence". Il souligne que l'Etat a fait "des projets TGV parfois discutables, en se servant de la SNCF comme banquier, en délaissant les transports de la vie quotidienne et en laissant l'infrastructure se dégrader".

Le président adjoint du SNCS, Jean Wieland, signataire de cette lettre, a précisé à l'AFP avoir envoyé ce courrier le 5 avril mais n'avoir pas reçu de réponse du cabinet de la ministre des Transports. "J'attends au minimum qu'elle m'envoie un récépissé", a-t-il dit.