Les hôteliers s’inquiètent de la taxe robots

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Même si pour l’instant elle n’a été martelée que par Benoit Hamon, la taxe sur les robots pourrait bien séduire d’autres candidats à la présidentielle. Y compris parmi ceux qui font la course en tête. Préserver l’emploi humain en lieu et place d’une simple machine, l’objectif peut sembler louable même si aujourd’hui, elle inquiète l’hôtellerie française.

En évoquant la notion de robots, tout le monde pense naturellement à ces petits appareils dotés de roues qui accueillent le voyageur, le conseille voire même le guide vers sa chambre. Mais on oublie qu’il y a des robots beaucoup plus passifs et tout aussi efficaces en matière de service à la clientèle.

Les bornes automatiques à l’entrée des hôtels économiques, les distributeurs installés dans le hall, les automates dans les lobbys sont autant de machines visées par cette éventuelle taxe et qu’il serait difficile de remplacer par des salariés. Idem dans le transport aérien ou le train. Pour Benoit Hamon, cette taxe permettrait de financer la protection sociale et un bout de la formation des jeunes. Et le candidat du Parti Socialiste de préciser au Parisien : "Je propose que la richesse créée par les robots serve à financer un fonds de transition travail dédié à la formation au retour vers l’emploi des personnes dont le travail est désormais effectué par une machine intelligente".

A sa façon, le candidat est visionnaire. Une dizaine de pays européens travaillent sur le même sujet depuis deux ans. En Allemagne, Angela Merkel ne se refuserait pas de taxer les robots de montage dans l’industrie automobile pour financer la rénovation du réseau routier du pays. Aux USA, Bill Gates (Microsoft) ou Elon Musk (Tesla) se disent favorables à une taxation des machines. Bill Gates est même allé plus loin en chiffrant les emplois qui seront perdus avec les nouvelles machines : du chauffeur de taxi avec les voitures autonomes à l’hôtellerie ou la grande distribution équipée de caisses automatiques. En dix ans, 12 millions de postes de travail gérés par des humains seraient supprimés. De quoi donner des idées aux politiques.