Les pilotes d’Air France devraient rejeter les propositions de la direction

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Disons le tout de go : les pilotes d’Air France ont le sentiment d’avoir été pris pour des imbéciles… Même s’ils ne le disent pas en ces termes. Selon nos sources, ni le SNPL ni le SPAF ne devraient accepter les propositions formulées par la direction d’AF.

Premiers grincements de dent avec l’ultimatum posée par AF qui demande une réponse ferme des pilotes à ses propositions, sous entendue positive, pour le 2 mai prochain. "La formulation est à nouveau maladroite et très éloignée de la volonté de dialogue exprimée par le groupe il y a quelques semaines", remarque un commandant de bord qui ne veut pas que son avenir soit "joué au poker menteur".
 
Pour le porte-parole du SNPL, cité par l’Agence Reuters, "On retrouve ce désagréable parfum de septembre". Un rappel tendu de la grève de deux semaines engagée en septembre 2014. "Nous sommes revenus à l’époque où l’on jouait avec des plans A et B pour effrayer les salariés", estime un cadre proche du dossier. Même sentiment de temps perdu pour Grégoire Aplincourt, le président du Spaf qui s'est exprimé auprès des Echos pour critiquer cette formule à prendre ou à laisser, ou encore d'un adhérent du SPAF qui se veut anonyme mais réclame la grève pour faire entendre ses revendications: "Nous avons le sentiment que nos rencontres n’ont servis à rien et que tout était déjà décidé", dit-il. Une méthode qui ne serait pourtant pas à l’ordre du jour, selon les syndicats, qui veulent ramener AF à la table des négociations.
 
Autre critique : la baisse de salaire demandée sur des contreparties loin d’être claires. Pour le SNPL qui ne s’est pas encore prononcé officiellement "toucher aux rémunérations est inacceptable". Une position qui devrait être défendue le 20 avril prochain lors de la réunion du conseil du syndicat. D’autant que, payé à l’heure, les pilotes se disent eux aussi victimes de la crise et ne pensent pas qu’une baisse des salaires soit la seule réponse aux besoins de croissance du transporteur franco néerlandais.
 
Dernier point, le "voler plus" est jugé dangereux au moment même où l’on évoque les problèmes posés par la fatigue des pilotes. "C’est un enjeu de sécurité", souligne notre commandant de bord.