Les voitures équipées de radars vont être « sous-traitées » et non « privatisées »

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Afin d'enrayer la hausse de la mortalité routière, le gouvernement souhaite confier les voitures équipées de radars embarqués à des prestataires extérieurs pour remplacer les forces de l'ordre appelées sur d'autres missions. Pour couper court à la polémique naissante, il assure que cette externalisation n'est pas une privatisation des contrôles de vitesse.

Les voitures équipées de radars embarqués – actuellement sous-utilisées - vont être confiées à des prestataires agrées par l’État. Ce dispositif, testé à partir de la fin août, a pour objectif d'augmenter le nombre de contrôles sur les routes. Manuel Valls avait indiqué qu'il serait généralisé début 2017. Le Délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, a précisé à l'AFP: "On privatise juste l’action de bouger la voiture, avec un chauffeur qui va se promener avec ce radar. On va dire avant au chauffeur par où il doit passer et après vérifier qu’il l’a bien fait. On contrôlera tout ce qu’il va faire dans le cadre d’un marché public", a précisé Emmanuel Barbe; "Ces voitures liront automatiquement les panneaux (de limitation de vitesse). L’entreprise privée ne participe en rien à la constatation de l’infraction".
Le délégué interministériel considère que le changement de chauffeur ne change pas grand chose: "Déjà à l’heure actuelle, les policiers et gendarmes qui sont dans les voitures ne verbalisent pas. Le PV est fait par un officier à Rennes, au centre automatisé de constatation des infractions routières". Il affirme que les entreprises prestataires devront suivre un cahier des charges: "En lien avec les forces de l’ordre, nous allons leur dire les routes qu’ils doivent parcourir, on contrôlera les missions ex-post pour être certains qu’ils sont allés là où on voulait qu’ils aillent ou qu’ils ne sont pas sortis à des heures anormales... Les véhicules restent propriété de l’Etat", explique-t-il.

Ce dispositif est mis en place car les voitures équipées de radars sont sous-utilisées. Les forces de l'ordre sont en effet mobilisées sur beaucoup de missions depuis les attentats. "Les voitures ne tournent qu’une heure treize par jour en moyenne", précise Emmanuel Barbe. Il espère que cette mesure permettra de multiplier les contrôles par 3.

En outre, la flotte de ces véhicules qui est actuellement de 319 voitures va augmenter à 440 d'ici deux ans.