Mice : faut-il poursuivre les rendez-vous en France ?

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Alors que le Ministre des Affaires Etrangères évoquait jeudi le maintien de toutes les opérations tant qu'elles sont sécurisées, appelant à garder la vie quotidienne la plus habituelle possible, on apprenait l’annulation de la fameuse Fête des lumières, à Lyon. Un mauvais signe donné aux organisateurs d’événements en France.

Violents et meurtriers, les attentats de cet affreux vendredi 13 ont provoqué une vague d’annulation de réservations dans les hôtels parisiens puis, très rapidement, dans les hébergements des grandes villes. Les Journées des Entrepreneurs du voyage ont cependant été maintenues comme une démonstration de résistance, à Marseille. Le Congrès des Maires de France a eu lieu mercredi comme prévu au Palais des Congrès à Paris, les meetings de campagne reprennent çà et là dans tout l’Hexagone pour la campagne des Régionales. Pas au rythme antérieur, mais ils reprennent.

Et puis ce jeudi matin tombe la nouvelle : à Lyon, un hommage aux victimes remplace la Fête des Lumières. Ce rendez-vous, il accueille chaque année des millions de visiteurs dans la Capitale des Gaules. Les organisateurs ont une explication simple et claire sur leur site : "En raison des événements tragiques récents, la Fête des Lumières ne pouvait se dérouler sous sa forme habituelle, il a donc été décidé de la reporter à l'identique en décembre 2016 ". Bien entendu, l’annulation est accompagnée d’un appel à la mobilisation le 8 décembre, pour un hommage en lumière aux victimes des attentats de Paris : "Nous proposons de rester unis et solidaires et d’illuminer notre ville comme jamais". Cosmétique ?

L'état d'urgence est étendu pour trois mois. Il n’interdit toutefois pas de manière systématique toute manifestation et d'ailleurs la préfecture de police de Paris a autorisé "les rassemblements de fait sur les lieux des attentats à des fins commémoratives". Les spectacles aussi peuvent reprendre, même si l'organisation est tenu de mettre en place un "dispositif de sécurité renforcé". La Ville de Lyon a t-elle baissé les bras ? Les raisons sécuritaires peuvent se comprendre, ce sont celles qui ont conduit à l’annulation également, à Paris, des rendez-vous ludiques et festifs qui devaient avoir lieu en parallèle des négociations de la COP21, cloitrée au Bourget. Difficile de contrôler tout le monde et chacun dans de tels moments de déambulation dans les rues. Même si le commanditaire présumé des attentats a été éliminé mercredi dans l’opération de Saint-Denis, il reste dans la nature des illuminés et des fanatiques qui voudront sans doute frapper les esprits un jour où l’autre. Bien sûr.

Mais malheureusement, la menace restera réelle sans doute bien au delà de l'etat d'urgence. Disparaitra t-elle même tout à fait ? Il y a tout de même un vrai paradoxe à appeler les Français à la résistance, à rester debout, à poursuivre leur vie en reprenant les transports en commun et, en même temps, à leur interdire de poursuivre précisément leurs activités. Un paradoxe, et un mauvais signal pour les organisateurs d’événements.

Annie Fave