Moins de flashes et plus de morts en 2015? L’Etat veut sous-traiter ses voitures radars

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Si un récent classement présentait les 50 radars qui flashent le plus, l’Agence nationale du traitement automatisé des infractions (Antai) a relevé que ces appareils avaient moins fonctionné en 2015. Mais face à l'augmentation du nombre de morts sur les routes, l'Etat souhaite augmenter la présence des voitures radars cet été en faisant appel à des opérateurs extérieurs.

Selon l’Agence nationale du traitement automatisé des infractions (Antai), les radars ont flashé 20,24 millions de fois en 2015 contre 20,37 millions de fois en 2014. Toutefois, elle remarque que les appareils qui se sont déclenchés, ont été plus efficaces l'année dernière. Le taux de flashes transformés en contravention a grimpé à 65,7%. Ainsi 13,31 millions de PV ont été envoyés aux automobilistes.

L'Antai explique cette baisse du nombre de flashes par un recul des infractions constatées par des radars non-fixes, entre autres dû "à la mobilisation des forces de l’ordre sur d’autres missions dans les périodes qui ont suivi les attentats de janvier et novembre".

Anne Lavaud, la déléguée générale de l’association Prévention routière, met également en cause les applis: "Le taux d’équipement des Français en smartphones est de 84%. Les applications d’accompagnement à la circulation signalent les radars fixes, mobiles et les contrôles policiers. Quand on voit leur multiplication et leur efficacité grandissante, ça n’est certainement pas innocent par rapport à ce qu’on observe sur les augmentations de la vitesse et de la mortalité", indique-t-elle.

Pierre Chasseray de l’association 40 millions ne fait pas la même analyse concernant la hausse de la mortalité sur les routes observée en 2015 "Le principe des radars est que les gens lèvent le pied aux endroits dangereux. Avec un avertisseur, les gens ralentissent, où est le problème ?". Il ajoute "On ne peut pas faire de corrélation entre le nombre de flashes et le nombre de morts sur les routes", affirme -til.

Les voitures radars sous-traitées cet été
Pour la présidente de la Ligue contre la violence routière Chantal Perrichon, la solution face aux avertisseurs "ce sont les radars placés dans des voitures banalisées qui sont sous-utilisés actuellement, à peine deux heures par jour".

Et ces appareils pourraient bientôt être beaucoup plus présents sur les routes, car les voitures radars vont bientôt être sous-traitées. Le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, a indiqué qu'il était prévu - dans le cadre d'une expérimentation menée cet été - de faire appel à des prestataires extérieurs au lieu des forces de l’ordre. Le principe pourrait être généralisé début 2017.