Ne pas déranger…?

275

On ne compte plus les conférences et les débats sur le NDC et pourtant rien n'avance réellement. Est-ce un mal Français ou bien une tendance générale ?

Les GDS (acteurs technologiques) dans leur configuration traditionnelle, posent deux problèmes aux opérateurs aériens (entre autres) : le coût et la limitation d’affichage d’inventaire. Pour contrecarrer ces problèmes, des transporteurs comme EasyJet, qui préfèrent vendre directement aux voyageurs, ont développé leur propre API (protocole de communication basé sur des flux XML) pour intégrer leur offre dans les agrégateurs de contenu, chez les TMC ou chez les clients finaux. En parallèle, IATA a développé le fameux protocole de communication nommé NDC dont on parle activement depuis maintenant plus de 18 mois.

Naturellement, les GDS évoluent et vont intégrer ces deux protocoles. En parallèle, des agrégateurs se développent et les GAFA regardent le marché des déplacements professionnels avec des yeux plus gros que le ventre car ils savent qu’il est synonyme de profits.

Mais finalement, quoi de neuf pour les consommateurs ? Il semble que tout le monde soit en retard et que les changements annoncés soient reportés sine die. En fait, il n’en est rien ! Les développements avancent grâce à la digitalisation des échanges et à la réduction du nombre d’interventions humaines. Le marché Anglais, qui se pose moins de questions existentielles et qui est en croissance par rapport au marché français (Cf le baromètre d'Amex GBT), avance à grand pas. Outre-Manche, la distribution dont la quasi-totalité des revenus aériens a disparu, marge désormais sur les offres NDC dont elle dispose (en particulier avec Iberia/British Airways et en partie avec Lufthansa). Ces offres sont accessibles par les liens directs et donnent accès à des classes tarifaires non distribuées dans le circuit classique. De fait, même avec un mark-up distributeur (%), ces offres sont plus intéressantes que celles distribuées via GDS frappées des taxes d’émission décidées par les compagnies. Elles permettent donc, à la distribution, de se refaire une santé (certes précaire mais ce n’est pas le seul revenu dont elles disposent). Dans ce cadre, la distribution agit légalement car elle n’est pas mandataire des compagnies aériennes qu’elle propose.

L’acheteur y trouve son compte, la distribution aussi et la compagnie à éliminé une partie des coûts indirects. Que demander de mieux ? En Allemagne, le phénomène est identique (Lufthansa a annoncé que près de la moitié de ses ventes étaient réalisées hors GDS).

En France, les grands donneurs d’ordres parlent de 2020 voire 2021…  Le marché se reposerait--il sur les lauriers des « private chanels » négociés en force et qui ne sont pourtant que des rustines destinées à colmater une brèche laissée béante par la technologie.

La nature ayant horreur du vide, allons-nous voir une agence britannique débarquer sur le marché Français ou bien allons nous voir une agence Française s’implanter outre-manche, y greffer sa technologie (et nous sommes excellents dans le domaine) pour revenir avec un coup d’avance qui fera d’elle la licorne aux ailes de phénix ? Ou bien verrons nous un dinosaure se réveiller et épater tout le monde avec un coup de maître ?

En tout cas, DeplacementsPros a décidé de mener l’enquête et de faire un point complet qui vous sera présenté prochainement et qui donnera à tous les acteurs du marché une vue synthétique et factuelle des solutions industrielles disponibles sur le marché Français. NDC, les OTA, les véhicules, l’hébergement… Toutes ces commodités seront passées au crible pour vous apporter l’information qui vous permettra de prendre les bonnes décisions. Affaire à suivre donc…

Yann Le Goff – [email protected]