Paris Aéroport – Compagnies aériennes : la guerre est relancée

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La gourmandise est-elle un vilain défaut ? Les Aéroports de Paris réclament une nouvelle hausse des taxes aéroportuaires de 2,1275 % pour 2018. De quoi faire monter les billets des voyageurs d'affaires. Cette hausse de redevances, additionnée à l'augmentation du trafic, permettrait au groupe ADP une jolie croissance de revenus de près de 6% selon les compagnies aériennes.

La réunion jeudi 23 novembre de la "Commission consultative économique" des aéroports de Roissy et d'Orly a été quelque peu tendue. Cette commission, qui rassemble autour d'une même table les représentants d'Aéroports de Paris et ceux des compagnies aériennes et des entreprises d'assistance en escale, est l'occasion d'échanger autour d'une donnée clé pour les compagnies : le montant des redevances et leur affectation.

Pour 2018, ADP n'a pas froid aux yeux en demandant 2,1275 % ce qui, additionné à la hausse de trafic, provoquerait mécaniquement une hausse de près de 6% du groupe selon le calcul des compagnies aériennes, à nouveau vent debout. Selon elles, cette hausse de trafic et la croissance globale des revenus d'ADP (grâce aux boutiques et à l'immobilier notamment) "auraient dû entraîner une baisse des redevances de -1,6% au minimum". Les opérateurs français soulignent également que "l’aéroport d’Amsterdam Schiphol, dont le Groupe ADP est actionnaire, a diminué ses redevances de 25% en trois ans (2015-2017) contrairement au Groupe ADP dont les redevances ont augmenté de plus de 3% dans le même temps".

Ce n'est pas la première fois que les deux parties, partenaires obligés, s'opposent. L'année dernière, ADP avait d'ailleurs dû s'y reprendre à deux fois pour faire valider ses propositions de redevances par la toute nouvelle Autorité de surveillance indépendante (ASI), créée en 2016. Cette A.S.I. devrait rendre son avis au 1er trimestre 2018.

Dans tous les cas, les compagnies aériennes estiment avoir gagné un autre de leur combat: elles semblent avoir obtenu un avis favorable pour la publication de l'utilisation des fonds qu'elles versent aux aéroports, jusqu'ici à l'aveugle. Comme elles estiment que la qualité de services à Roissy comme à Orly n'est pas à la hauteur des taxes versées, elles veulent comprendre... Le bras de fer ne fait que commencer.