Paris – Hong Kong via Istanbul: un quasi sans faute avec Turkish Airlines

462

Faire un Paris Hong Kong via Istanbul n’est pas encore dans l’habitude des voyageurs d’affaires. Dommage car la compagnie turque a su donner du volume à ses vols. Certains petits détails restent à peaufiner mais globalement, le test réalisé vers Hong Kong a été quasi parfait… Petit plus, pour la première fois, après l’avoir annoncé depuis deux ans, nous avons pu tester le wifi en vol. Promis mais encore en construction chez de nombreuses compagnies, il fonctionne à merveille entre Istanbul et l’Asie.

Rendez-vous est pris pour le vol vers Istanbul.turkishairlines.com/fr-fr au départ de CDG1 prévu à 18h15. Arrivée annoncée dans la capitale économique turque à 22h45. Installés dans la nouvelle aérogare 1 de Roissy rénové il y a quelques mois, les comptoirs de la compagnie sont pris d’assaut dès 16 heures. La séparation entre l’enregistrement business et éco est floue. Comme les Français, les voyageurs turcs sont peu disciplinés. Résultat, il faudra une vingtaine de minutes pour s’enregistrer en business. Un peu long pour un voyageur d’affaires qui choisirait d’arriver au dernier moment. Un Prioriry Pass est fourni pour la dernière partie d’embarquement à l’avion, dans le terminal dédié. Il sera annoncé une heure avant le départ. Largement suffisant. Avec Parafe, le passage des formalités de police se fait très rapidement, tout comme l’accès au salon Star Alliance.

Le Lounge de Star Alliance est comme toujours agréable à vivre, même si on peut reprocher l’escalier qui conduit au salon. Difficile avec une valise un peu lourde. Deux voyageurs chinois en font l’expérience même si l’hôtesse les invite à laisser le bagage sur place, à l’étage. À peine 1 heure à attendre, journaux et café en mains. Le temps passe vite entre deux mails et la lecture d’un dossier. Comme toujours à Roissy, la dernière partie du voyage vers la porte d’embarquement est complexe d’autant que ce jour là… Le tapis roulant fait des siennes. La montée vers le poste de sureté est un peu complexe mais le contrôle des bagages cabine et des passagers demandera moins de 5 minutes grâce au pass qui permet de bénéficier d’une ligne réservée. Encore quelques mètres, un dernier contrôle du billet et du passeport… Et nous voilà à bord de l’A330-300.

Premières minutes à bord

Pour ce moyen-courrier, le choix de l’appareil peut surprendre d’autant que Turkish fait le choix d’une business équipée d’un full flat bed ! Le sentiment de disposer de beaucoup de place est immédiat. A peine 28 sièges d’un pitch plus que confortable : 1,55 mètre pour une largeur de siège de 53 cm. Un peu juste pour des personnes fortes. Notons que la configuration du siège est assez classique avec des emplacements réservés pour un sac à main ou une mallette et quelques autres espaces pour disposer ses lunettes, son mp3 ou tout autre appareil électronique. Bien évidemment, la présence d’une prise électrique permet de recharger ses appareils mobiles.

Côté service, l’hôtesse vient récupérer ma veste et me proposer une boisson au choix : champagne, eau ou jus d’orange. Sur le bar en tête de la cabine, une petite coupelle me propose quelques loukoums. Nous sommes déjà en Turquie. Un bon point à souligner, le personnel reste très discret et ne se manifestera que pour me demander d’éteindre mon ordinateur au moment de la fermeture des portes. Le vol n’est pas très chargé. Une petite dizaine de personnes, principalement des Turcs, se rendent à Istanbul. Il faut près de 3h30 de vol pour rejoindre la capitale économique de la Turquie. A bord, collation et programme de divertissement sont proposés très vite avant le décollage. Si certains de mes voisins travaillent, les autres prennent le temps de s’assoupir.

Au départ d’Istanbul, un incroyable lounge

L’arrivée dans l’actuel aéroport d’Istanbul (il sera remplacé dans 4 ans par un flambant neuf deux fois plus grand) est, à l’image des aéroports européens, une succession de longs couloirs ou alternent tapis roulants et halls intermédiaires. Un regret, les passagers en transit, déjà fouillés au point de départ parisien, sont à nouveau obligé de franchir un contrôle de sureté. Du temps perdu. Au-dessus, à l’étage, c’est le hall d’embarquement pour les vols internationaux. Que du classique : alternance entre duty free, bars et boutiques diverses. Attention, la fermeture de certaines d’entre elles à 23 heures oblige le voyageur à aller vite pour ses derniers achats avant le vol. Pas de contrainte horaire pour les duty qui restent quasiment ouvertes en continu.

Ce qui frappe le plus, c’est l’incroyable lounge imaginé par Turkish. Un lieu quasi unique en Europe. Salle de repos, pianos, cinq zones de restauration et une foultitude de sièges et tables pour s’installer. Les douches sont disponibles rapidement. Nous les testerons au retour. A l’entrée, des casiers à valises, transparents, permettent de se délester de ce qui ne sera pas utile pendant l’attente. Bien pensé là aussi.

Côté restaurant, tous les styles de cuisine sont proposés. Internationale ou accents d’orients. On peut ainsi manger avant d’embarquer et ce afin de dormir plus vite à bord. C’est ce qu’a fait mon voisin parisien qui, comme moi, se rend en Asie. Un bar à fruits accueille les visiteurs dans les trois grands salons. Dans les deux autres, ce sont des boissons en libre-service qui sont proposés aux voyageurs. Une bibliothèque, autour d’un billard, permet de se détendre avant un vol. Véritablement unique. Seul regret, l’accueil des hôtesses à l’accueil du lounge est un peu froid, voire suspicieux. Il me faudra ressortir mon passeport en plus de ma carte d’embarquement.

Prêt pour Hong Kong

Nous voilà prêt à embarquer. A l’image des aéroports US, l’information est donnée dans le lounge une vingtaine de minutes avant la fermeture des portes. Ni bousculade, ni attente pour monter à bord. Départ programmé à 1 heure. Nous partirons à l’heure.
Ambiance déjà plus feutrée en cabine business. Sur la paroi devant moi, un logo qui me plait : « wifi ». Autant dire que je testerais dès que le service sera accessible. Pour l’heure, que du classique: ma veste rejoint l’armoire à l’avant, ma valise est dans le bac et mon MP3 et mon ordinateur sont déjà dans la poche de côté. Je glisse mes chaussures dans l’espace réservé. Prêt à partir. Une couette et un oreiller complètent l’ensemble. A noter que la pochette avec les chaussettes et autres éléments de confort était sur mon siège à l'arrivée. Premier jus d’orange (ou champagne) quelques explications sur la durée du vol et l’heure prévue d’arriver. Nous sommes en vitesse de croisière.

Pas question de dormir. J’ai entendu pas mal de bonnes choses sur la restauration à bord. Je veux tester. Le diner arrive. Plateau individuel, parfaitement organisé suivi de l’entrée. J’ai fait le choix du Carpaccio de Saumon, et des côtes d’agneau. J’avoue que je suis bluffé. C’est bon, même très bon. Un chef à bord vient en personne nous conseiller sur les plats et le vin. Je fais le choix d’un Chablis premier cru 2010 (Domaine Laroche) pour le saumon. Pour la viande, je préfère le Médoc 2011 (Château Pontac). Par gourmandise, je teste le vin argentin Norton Privada 2010. Excellent. Fraises et chocolat en dessert. Pas de digestif pour moi.

L’heure de dormir s’approche mais je veux tester le wifi. Tout est indiqué dans la pochette d’information. En moins de 2 minutes je récupère mes mails et envois quelques messages. Un dernier regard sur mon site préféré (DéplacementsPros.com bien sûr) et voilà prêt à dormir. Dans la nuit, je me relèverais pour jeter un coup d’œil sur le snack. Classique lui aussi : fruits et gâteaux accompagnent de petits sandwichs… Sans oublier les loukoums. Boissons à volonté. Avant l’arrivée, j’aurais le droit à une collation légère. Un fruit pour moi et un café suffisent.

Dernier regard sur le programme de divertissement à bord, très complet avec 36 films proposés en Français (mais pas de documentaires ou de séries TV dans la langue de Molière). Je regarde la carte GPS, new look, d'une grande précision, histoire de voir le chemin parcouru. Prêt pour ma journée de travail à Hong Kong.

L’heure du retour

A Hong-Kong, le vol pour Istanbul est annoncé pour 23h15 mais l’ouverture des guichets d’enregistrement ne se fera pas avant 20 heures. Inutile d’arriver trop tôt à l’aéroport, faute de quoi, seuls les bars publics vont vous accueillir, l'accès au salon est impossible plus tôt. Il faut dire qu'ensuite, tout va vite. Enregistrement et passage des formalités se feront en 17 minutes.

Le salon qui accueille les passagers de la compagnie à Hong Kong est le Plaza Premium. Nous sommes loin d’Istanbul : Wifi défaillant, peu ou pas de choses à grignoter. Un peu léger après l’expérience turque au départ. Seule bonne chose, l’accès aux douches est aisé et gratuit. On peut également se détendre après une journée de travail dans un spa abordable (moins de 30 € les premiers soins). L’embarquement ressemble au départ. Inutile de s’y attarder.

Comme pour l’aller, le repas du retour (vol de nuit comme à l’aller) m’intéresse. Je ne serais pas déçu. Je fais le choix d’une sole grillé. Oui, dans un avion c’est un pari, je le reconnais. Une fois de plus, je serais étonné : elle est gouteuse et cuite à point. N’ayant pas entendu de bruit de casserole à bord (c’est désormais interdit), j’en déduis qu’elle a été préparée au sol. Le chef à bord me le confirle... Le savoir-faire est ailleurs mais c'est un secret.Une réussite. Côté vin je suis sur la même carte qu’à l’aller. Pour ce vol, je ferais le choix d’un vin turc : Prestige Narince 2012. Un peu jeune et âpre en bouche mais prometteur. Je gouterais également un Rioja, Bodegas Beronia Crianza de 2009.

Je n’irais pas regarder à quoi ressemble le snack, déjà vu. Mais je profite une nouvelle fois du wifi à bord pour revérifier mes mails, répondre à mon ami Jean-Louis Baroux et valider la newsletter du lendemain. Le tout à 33 000 pieds, avant une bonne nuit.
Au réveil, un café me suffira au petit déjeuner. Turkish ne fait pas de miracle pour les croissants. Ils sèchent rapidement. Le chef me dit que personne n’a trouvé la recette pour les garder croustillants. Manifestement, il est sur le coup. A peine le temps du café, un peu light, et me voilà Istanbul.

Retour dans mon lounge préféré

Me voici donc dans le lounge qui m’a tant étonné au départ et qui reste surprenant de qualité à l’arrivée. Un café (on me propose la version turque cette fois) et des viennoiseries gouteuses. Le tout arrosé d’un jus d’orange frais et d’une assiette de fruits. Voilà pour se remettre en forme. Puis départ à la douche. Là, il y a plus de monde. Je m’inscris. On me donne un délai de 10 minutes. Il sera tenu. Le rasoir étant oublié dans la valise à l’entrée, l’hôtesse m’en propose un. Bien vu.
Dernière étape, le Istanbul/Paris et troisième petit déjeuner de la journée. Le café me suffit mais je vais m’arrêter là en matière de boissons chaudes.

Globalement, Turkish qui réinvente à sa façon la route la plus logique vers l’Asie (la route de la soie) fait le pari d’être au top niveau des compagnies européennes. Globalement, c’est plus que réussi. Vers Hong Kong, le vol a été quasi parfait. Difficile dans ces conditions de trouver un intérêt à transiter par Dubaï ou Abu Dhabi. Quasi parfait seulement, car Turkish devra optimiser ses horaires pour mieux coller aux voyageurs d’affaires et améliorer le parcours voyageur dans le nouvel aéroport. Deux points clés pour atteindre le sommet. Il est à portée de main

Marcel Lévy
Test réalisé le 5 décembre 2013


Pratique

Durée de vol, tout compris : 16h05
  • Départ de Paris à 18h15 arrivée à Istanbul à 22h40 - Départ d’Istanbul à 0h55 arrivée à Hong Kong à 16h20
  • Départ de Hong Kong à 23h25 pour une arrivée à Istanbul à 5h45 - Le vol Istanbul Paris part à 7h35 pour une arrivée à 10h15
Le prix en business : 3722 €

Les plus
- La ligne aérienne vers Hong Kong est logique et permet au départ des villes de province d’avoir le même temps de vol qu’au départ de Paris
- Le prix est compétitif
- La qualité à bord et dans les salons est élevée
- Le wifi est efficace
- Le programme de divertissement est riche

Les moins
- La confusion à l’enregistrement à Paris
- L’ouverture tardive des guichets au départ de Hong Kong est pénalisante
- Le salon départ à Hong Kong est médiocre
- Le contrôle de sécurité à l'aéroport d'Istanbul pour les passagers en transit est inutile