Pas de détente en vue sur les cours du pétrole

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Les cours du pétrole ont encore progressé mardi, surveillant avec attention les suites de l'affaire de la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi et la menace de Ryad de déséquilibrer le marché de l'or noir en cas de sanctions contre le pays. Hier le baril s'échangeait à 81,41 dollars, en hausse de 63 cents par rapport à la clôture de lundi.

Les déplacements professionnels sur la route comme dans les airs devraient se renchérir dans les prochains mois. Face aux critiques américaines sur la disparition du journaliste, l'Arabie saoudite a menacé de déséquilibrer le marché du pétrole, quitte à faire flamber les cours. Mais, d'après plusieurs analystes, le premier exportateur mondial de pétrole prendrait des risques aussi bien économiques que géopolitiques en brandissant l'arme de l'or noir.

Par ailleurs, les importateurs d'or noir s'inquiétaient déjà de l'approche des sanctions américaines sur le secteur pétrolier iranien, qui s'appliqueront début novembre et ont déjà conduit à une chute des exportations iraniennes et à une montée des cours.

"Le marché du pétrole, qui se prépare à une dégringolade de la production iranienne, comptait sur l'Arabie saoudite pour compenser cette perte", commente un analyste financier, pour qui "si les Saoudiens arrêtent d'augmenter leur production, les prix vont grimper". Certains évoquent déjà le risque de voir le baril passer à 200 dollars.

Mais les tensions entre les Etats-Unis et le Royaume devraient redescendre d'un cran car aucune des deux parties ne peut se permettre un conflit ouvert.