Performances et…taxes, au coeur des Assises du transport aérien

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La ministre Elisabeth Borne a donné ce mardi 20 mars le coup d'envoi des Assises Nationales du Transport aérien. Pendant 6 mois, des groupes de travail, ateliers, tables rondes, séminaires et colloques doivent définir une "stratégie" pour le transport aérien français. Sans attendre, la majoration de la taxe d'aéroport est "réduite".

Les patrons de compagnies aériennes, les experts, les économistes et autres patrons d'aéroport s'étaient donné rendez-vous ce mardi au salon des expositions de la Porte de Versailles, autour de la ministre des transports Elisabeth Borne, pour le coup d'envoi de ces très attendues Assises nationales du transport aérien. Une véritable auberge espagnole, puisque les compagnies, les aéroports ou les salariés de ce secteur en attendent tous quelque chose mais avec parfois des objectifs très divergents.

"Il y a une urgence à construire une réponse" aux écarts de compétitivité des compagnies françaises par rapport à leurs principaux concurrents, a constaté Mme Borne dans son discours de lancement des Assises nationales du transport aérien. "La majoration de la taxe d'aéroport sera limitée à 0,9 euro à compter du 1er avril(NDLR : au lieu de 1,25 euro par passager)". Elle a également promis une réduction des tarifs de la taxe d'aéroport applicables sur une dizaine de grands aéroports français. Ce geste représentera "50 millions de taxes en moins pour les compagnies aériennes sur l'année]i", a-t-elle ajouté. La ministre veut que la France "prenne sa part" de la croissance du transport aérien, appelé à doubler dans 20 ans, et "il faut pour cela une stratégie nationale", a estimé Mme Borne appelant toutefois "à la responsabilité et à la lucidité de tous" au vu "de la situation de nos finances publiques".

La ministre a tenté de cadrer les travaux : "Le transport aérien est un levier essentiel de l’aménagement et du désenclavement de l’ensemble de notre territoire. Paradoxalement, ce secteur de pointe, qui bénéficie d’un taux de croissance élevé, est fragile". Cette croissance, bien sûr bénéfique pour notre économie, ne doit pas "occulter des difficultés bien réelles, au premier rang desquelles le déficit de compétitivité des compagnies aériennes françaises : malgré la hausse du trafic, leur part de marché diminue d’un point par an depuis vingt ans". On parlera également environnement : "La croissance du trafic impose d’améliorer son acceptabilité environnementale, notamment pour les riverains des aéroports. Enfin les passagers eux mêmes ne doivent pas être occultés : ils "attendent des mesures simples et innovantes facilitant un accès rapide aux aéroports et à bord des avions ou l’organisation de voyages complexes grâce aux nouvelles technologies. Autrement dit et c'est ce qu'attend Elisabeth Borne, "Il nous faut aujourd’hui conduire une réflexion stratégique et globale sur l’avenir du secteur, selon une nouvelle approche, celle de la performance collective".

Le décor étant planté, la performance sera, comme annoncé, déclinée en 5 axes : la performance économique des acteurs du transport aérien; la performance au service des territoires; la performance environnementale; la performance et l’innovation au service des passagers et enfin, la performance sociale. A priori les échanges vont se dérouler jusqu'à l'été, consacré à la synthèse, pour parvenir à des conclusions et des orientations pour cette fameuse "stratégie nationale" en septembre.