Pour Marc Rochet, « les compagnies low-cost sont promises à un brillant avenir »

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A l’occasion de la 10e édition de l’APG World Connect, le CEO de French Bee a fait part de son analyse concernant le développement des compagnies low-cost. Un avenir prometteur si toutes les conditions sont réunies.

"Is the future in Low Cost Airlines ?". C’est la question sur laquelle s’est penché Marc Rochet, le CEO de French Bee, à l’occasion de la 10e édition de l’APG World Connect qui s’est achevé vendredi dernier à Monaco.

Une interrogation qui divise les points de vue, mais qui est parfaitement légitime dans l’univers du Voyage d’Affaires tant le modèle a réussi à s’imposer sur les vols court-courriers.

De nouveaux acteurs et appareils

Sur scène, Marc Rochet a tout d’abord rappelé les principales difficultés rencontrées par les acteurs du secteur : l’augmentation du prix du carburant, des carnets de commandes pleins du côté des constructeurs, la pénurie d’équipage expérimenté, la forte pression sur le prix des billets d’avion et la congestion grandissante des aéroports. Pour autant, les opportunités du marché sont importantes ne serait-ce qu’en matière de trafic aérien qui promet d’exploser dans les prochaines années. Selon lui, il faut s’attendre à voir de nouveaux acteurs pénétrer le marché et pas des moindres : "Les GAFA (NLDR : Google, Apple, Facebook et Amazon) vont arriver dans les prochaines années et probablement très rapidement". De plus, le développement des vols low-cost long-courriers va être facilité par l’arrivée de nouveaux appareils "monocouloirs" tels que le Boeing 737 MAX et l’Airbus A320LRneo.

Si les Ultra low-cost à l’image de Ryanair et Spirit peuvent séduire la cible loisirs en quête de prix les plus faibles, les low-cost traditionnels (easyJet, Southwest), les transporteurs à bas coût modernes (Vueling, JetBlue, Eurowings et Joon) et les low-cost long-courriers (French bee et Level) ont une sérieuse carte à jouer sur le segment Affaires. En effet, ces compagnies desservent les aéroports principaux et offrent, avec leurs cabines Prenium et une densité de siège correcte, un confort satisfaisant pour des professionnels en déplacement. Cependant, il est urgent pour Marc Rochet que l’Union européenne revoit sa politique d’indemnisation des voyageurs en cas de retard sur un vol low-cost car le montant est bien trop élevé au regard du prix initial.

Vers une convergence des modèles économiques ?

"On ne devient pas un transporteur low-cost, on naît ainsi", a insisté Marc Rochet. Cependant, il estime que sur le marché du court-courrier, les compagnies traditionnelles et low-cost peuvent mutuellement s’inspirer dans certains domaines. Les premières pourraient adopter les logiques liées aux frais ancillaires pour améliorer leurs services et dégager de nouvelles sources de revenu tandis que les secondes pourraient par exemple compléter leur dispositif avec davantage de connections, des programmes de fidélité plus élaborés, etc.

Marc Rochet a également rappelé que certains éléments avaient bien plus d’impacts sur les compagnies low-cost que sur les transporteurs traditionnels : la faculté à trouver des frais ancillaires innovants, la capacité à baisser les prix au maximum, à cibler les clients sensibles au prix et faire en sorte que la satisfaction du client après le vol soit supérieure à ses attentes initiales. "Je pense qu’il y a un futur pour les compagnies low-cost et qu’il sera brillant tant que l’on se concentrera sur le service client, le prix, la capacité à s’adapter à un monde en perpétuelle évolution et en se challengeant sans cesse", a-t-il conclu.

Durant l’événement, aucune annonce n’a été faite concernant l’ouverture de nouvelles routes long-courriers low-cost sur des destinations "business", une information que surveillent de nombreuses entreprises.