Retour vers le futur pour le voyage d’affaires

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L’été 2018 a débuté par la France qui gagne mais se termine par la France qui rame car incapable d’atteindre la croissance planifiée pour 2018. Surprise pour certains et certitude pour d’autres, force est de constater que même si reprise il y a, elle reste et restera très fragile. Pire, elle s’apparente à un équilibre instable dépendant des caprices de tous les phénomènes extérieurs.

Le marché des déplacements professionnels n’est pas en reste. Les facteurs influençant ses évolutions sont multiples (pétrole, grèves, modification de marché, taxes…) et incontrôlables. Or, c’est l'une des commodités achats les moins matures du marché des achats français.

La technologie n’est pas au rendez-vous des promesses annoncées (door to door, open booking tel qu’actuellement pratiqué), le low-fare long courrier est un fait, la blockchain, les technologies de paiement, les routes, les prix, les opérateurs, les vraies/fausses low-cost, les grèves et l’arrogance de certains opérateurs… Tous ces paramètres font qu’il est capital de piloter ce marché car son impact financier sur la santé des entreprises et des voyageurs est très important.

L’élément clé du pilotage de ce marché est l’information et le partage. A ce titre, les prochains événements de septembre (Univ’Airplus & IFTM) seront intéressants à suivre car là encore, il y aura des promesses mais surtout des évolutions majeures pouvant générer des pertes ou des gains (tout dépendra de la façon dont elles seront utilisées).

Tout s’accélère. Les Directions des grands groupes européens changent, permettant d’éviter la consanguinité due au corporatisme (la place vacante est réservée à ceux qui sont diplômés de telle ou telle école). Les réformes tombent, générant mouvements sociaux et impact financiers majeurs. De fait, la nature des conseils donnés par les cabinets et les opérateurs (TMC en particulier) doivent changer car les éléments de succès des missions ne reposeront que sur la réactivité des dits conseils et sur l’utilisation des données qui, par définition, devront être plus que jamais complètes.

Le big data est une chose mais la connaissance d’un marché permettant de croiser intelligemment les données en est une autre. L’avenir est donc aux « data scientists » maîtrisant le marché associé à un pilotage achat pointu et documenté.

Tout comme en transport aérien, le pilotage à vue est plutôt réservé aux amateurs. Les professionnels utilisent, quant à eux, le vol aux instruments (IFR) qui demande un entrainement, une expérience et une rigueur dans l’exécution des actions.

A ce sujet, nos collègues américains aiment plaisanter et traduire l’abréviation VFR (Visual Flying Rules – Règles de vol à vue) par Very Few Returns (très peu de retours…). A méditer…

Yann Le Goff
Nilrem Consulting
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