Rien ne va plus pour le Boeing 737 MAX

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Procès diligenté par des passagers, changement de nom, extension de la période d’indisponibilité… Tous ces facteurs affectent gravement les opérateurs du mono-couloir Américain


Des demandes en justice

La plainte déposée jeudi à une Cour des États-Unis pour le district de l'Est du Texas précise que cette action vise à tenir Southwest et Boeing responsables d’une entente pour avoir laissé voler les 737 MAX 8 de la compagnie alors que les défauts critiques de l’appareil étaient connus. Il y a donc eu une mise en danger des passagers.

La plainte a été déposée au nom d'une douzaine de clients qui ont voyagé sur un 737 Max entre le 29 août 2017 et le 13 mars 2019, date à laquelle les avions ont été cloués au sol.

La plainte se base sur le fait que Southwest est en partie responsable de cette mise en danger en raison de sa « relation complice avec le codéfendant (The Boeing Company) ». L’argument majeur des plaignants est que toute la flotte de Southwest se compose d'avions construits par Boeing (environs 750 737 dont 34 737 MAX 8) et que, le transporteur jouit d'une relation spéciale avec le constructeur le menant à conclure des ententes pouvant aller à l’encontre de la mission d’une compagnie aérienne.

Southwest précise qu’elle a l'intention de se défendre contre ces revendications qu’elle juge sans fondement et déclare que la sécurité a toujours été sa préoccupation majeure et qu’elle se conformera pleinement à toutes les exigences pour remettre le 737 Max en service en toute sécurité. Les responsables de Boeing ont, quant à eux, refusé de commenter l’action en justice.

Certaines des allégations contenues dans la plainte reflètent d'autres poursuites judiciaires contre Boeing, y compris celles déposées par les familles des victimes, qui accusent le constructeur de ne pas avoir averti les pilotes et le public sur les problèmes avec un système automatisé anti-décrochage connu sous le nom de MCAS.

Les avocats ont déposé la plainte au nom des demandeurs qui résident dans plusieurs États dont l'Arizona, la Californie, la Floride, la Géorgie, l'Indiana, New York et le Nevada. Ils cherchent à déclencher un procès devant jury. Pour appuyer leur attaque, tous les demandeurs ont dit qu'ils n'auraient pas acheté de billets s'ils avaient été au courant des dangers posés par l'avion.

Changement de nom en vue ?

Le président Trump l’avait proposé, les Anglais et les Irlandais le font puisque l’intention de commande signée par le groupe IAG (Iberia et British Airways) mentionne l’intention d’achat de 737-8 et 737-10 quant à Ryanair qui a plus de 200 Boeing 737 Max en commande, elle aurait, à en croire les images qui circulent sur le net, rebaptisé l'avion. Des photos prises à l'usine Boeing de Renton, près de Seattle, montrent un avion neuf arborant des couleurs de la compagnie mais avec le mot "Max" remplacé par le numéro "8200".

Pour rappel, Ryanair a commandé une conception spécifique du Boeing 737 Max avec des sièges supplémentaires et une sortie de secours additionnelle. Dans cette version, le 737-8200 peut accueillir 197 passagers, soit huit de plus que les appareils de sa flotte existante composée de 737-800, le seul type d'avion utilisé par la compagnie aérienne.

Et l'action dans tout ça ?

Rien ne semble affecter sérieusement la valeur puisque le cours à 3 mois donné par Boursorama est de 430.80 US$ soit une hausse de près de 20% ! En une année glissante, le titre Boeing gagne 1.58% et depuis le premier Janvier, il gagne 12.19%...

Yann Le Goff