SNCF : Édouard Philippe n’a pas convaincu les syndicats, la grève se poursuit

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Le premier ministre - accompagné de la ministre des Transports Élisabeth Borne - a reçu un à un les syndicats des cheminots, ce lundi 7 mai 2018. Si le dialogue semble avoir réduit légèrement les tensions existantes, Édouard Philippe n'a pas réellement convaincu les représentants de la SNCF. Les syndicats maintiennent les grèves des 8 et 9 mai.

Après sa rencontre avec les syndicats de la SNCF à Matignon ce lundi 7 mai 2018, le premier ministre a réagi en assurant que "la fermeté n’interdit pas la discussion". S'il confirme que la réforme ferroviaire "ne changera pas fondamentalement", il estime qu'elle "peut-être encore finalisée".

Ainsi, le gouvernement ne reviendra pas sur 3 points : l’ouverture à la concurrence de la SNCF, la fin du recrutement au statut de cheminot au 1er janvier 2020 et le changement du statut de l’entreprise au 1er janvier 2020.

Concernant la dette de la compagnie ferroviaire, il a expliqué "A partir de 2022, la SNCF ne doit plus perdre d’argent chaque année. Je propose d’adopter une règle d’or qui interdise un endettement excessif". Par ailleurs, il a confirmé que l’État reprendra la dette de l'entreprise "progressivement à partir de 2020".

Édouard Philippe a également proposé une nouvelle rencontre avec les syndicats le 24 ou 25 mai, avant l’examen de la réforme au Sénat en séance publique.

Les syndicats poursuivent le mouvement
Le premier ministre ne semble pas avoir convaincu les syndicats de la SNCF lors de cette journée de rencontres. Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-cheminots, première force syndicale de la SNCF, estime pour sa part qu’Édouard Philippe n'a fait aucune nouvelle annonce convaincante. "Pour nous, clairement, la grève se poursuit, il n'y a pas de débat", a-t-il expliqué.

Un sentiment partagé par les autres organisations.

Bien qu'il ait reconnu que le Premier ministre était "prêt à ouvrir des discussions sur des sujets qui nous semblent importants, comme celui du nouveau cadre social des nouveaux cheminots, comme celui de la dette, de la pérennisation du financement des infrastructures ferroviaires", le secrétaire général de la CFDT-Cheminots, Didier Aubert, a indiqué qu'il "n'est pas question de lever la mobilisation, on continue".

De son côté, le secrétaire général de l'Unsa, Luc Bérille a expliqué "Pour résumer ce matin : quelques ouvertures en termes de discussions qui devraient être menées dans le courant du mois de mai d'ici le débat au Sénat mais pas de garanties, en tout cas suffisamment précises. Nous jugerons sur pièce".

Les grèves de ces 8 et 9 mai sont ainsi maintenues. L'intersyndicale se réunira le 9 mai pour décider la suite du mouvement et si la "journée sans cheminot, sans train" prévue le 14 mai aura lieu.