SNCF: Pépy voudrait réglementer le «droit de retrait»

108

Que les agressions provoquent des mouvements de «grève» spontanés, le patron de la SNCF veut bien le comprendre. Mais Guillaume Pépy souhaiteraient que ces réactions soient encadrées et limitées «à une heure seulement». Les syndicats sont révulsés.

Le dernier mouvement du genre a bloqué quelques 150 000 passagers de la gare Saint Lazare et même si les agressions ont été moins nombreuses contre les conducteurs (-18%) ou les contrôleurs (-13%) en 2013, Guillaume Pépy voudrait bien que les réactions spontanées à ces agressions soient encadrées, a-t-il déclaré sur Europe 1 : «Je pense que ces mouvements d'émotion, il faudrait que ça dure une heure, symboliquement». Pour lui, «Il faut tenir compte du sentiment d'émotion. Les cheminots ont des tripes; ils sont comme tous les salariés. Mais en même temps, il n'y a aucune raison de pénaliser des centaines de milliers de personnes». Le débat serait en cours avec les syndicats et le Président de la SNCF fait une suggestion : «Qu'une délégation soit reçue par le préfet dans ces situations là, qu'on fasse une conférence de presse avec les syndicats pour alerter l'opinion, mais pas plus d'une heure, ce serait raisonnable», a-t-il déclaré sur la radio.

Interrogé par la station, le secrétaire général de la CGT Gilbert Garrel tombe de l’armoire : «C'est complètement aberrant de faire ce genre de réflexion. Comment peut-on exiger des cheminots qu'ils ne s'arrêtent qu'une heure? Bientôt ce sera une minute de silence. Guillaume Pepy tente de culpabiliser les cheminots. C'est complètement aberrant de faire une normalisation de ce genre de situation. Je ne suis pas d'accord ». La CFDT Cheminots ne semble guère plus enthousiaste : «La grève n'est pas la meilleure solution, même si c'est souvent après un mouvement spontané que les cheminots ont obtenu des mesures contre les agressions», remarque Christophe Dard au Figaro «Nous souhaiterions un autre niveau de dialogue et de réelles mesures de prévention en amont. Mais une heure pour rencontrer le préfet et faire une conférence de presse, cela nous semble relever davantage de l'effet d'annonce».