SNCF : le 1er ministre Edouard Philippe écrit et recevra les organisations syndicales

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A défaut de recevoir jusqu'ici les organisations syndicales de la SNCF, qui ont suspendu la semaine dernière leurs discussions avec la ministre des transports Eisabeth Borne, le 1er ministre prend la plume pour leur expliquer "le nouveau pacte ferroviaire". De quoi les agacer ou les séduire ? Finalement, il conclut en évoquant une rencontre le 7 mai.

Dans son courrier - ci dessous en PDF - Edouard Philippe souligne que "Le gouvernement a pris en compte certaines demandes des partenaires sociaux en introduisant des garanties pour les cheminots". Il appelle au dialogue et souligne que la concertation "se poursuivra tout au long du mois de mai", notamment sur la question de la polyvalence des salariés. Il insiste sur une nouvelle convention collective qui doit être négociée pour le 1er janvier 2020 et souligne que les discussions autour du fret ferroviaire doivent débuter le 3 mai.
Autrement dit, pourquoi faire grève quand les discussions sont en cours.

Et finalement, après avoir déroulé et maintenu l'agenda de la concertation tel que prévu, Edouard Philippe propose des rencontres le 7 mai avec la ministre des transports et les organisations syndicales. Le même jour qu'une autre rencontre avec les dirigeants de la SNCF et les représentants des usagers (pourquoi ne dit-il pas les clients ?).

Une chose a parier : les grèves vont se poursuivre au moins jusqu'au 7 mai, dans l'attente de ce rendez-vous. Mais il n'est pas certain que les organisations syndicales soient autour de la table auparavant. Et l'invitation du 7 mai à Matignon concerne trois sujets qui ne sont pas dans la loi : l'organisation du travail à la SNCF, la convention collective, autrement dit les règles sociales dans le transport ferroviaire et la délicate question de la dette de la SNCF. Mais rien sur le statut de cheminot, le 1er sujet de mobilisation à la SNCF. Dialogue de sourds ?