Selectour veut séduire de très grands comptes

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Réuni dans le cadre de ses forces de vente affaires à Berlin, du 8 au 11 juin dernier, le réseau Selectour n’a pas caché ses ambitions : séduire de très grands comptes et plus particulièrement les Ministères sensibles, selon le Président Abitbol, au "Made in France". Des propos qui ont étonné deux lectrices présentes à cette opération et qui s’interrogent sur la vision globale du réseau.

Selectour ne cache pas ses ambitions. Déjà au Québec, le réseau avait affirmé que "le voyage d’affaires était à juste titre le marché fort de Selectour avec 50 à 60% des revenus issus du Corporate travel". A Berlin, Laurent Abitbol a renouvelé cette ambition en affirmant aux agences présentes que le réseau "disposerait d’outils aussi puissances que ceux utilisés par CWT ou Amex GBT".

Et le Président ne manque pas d’arguments pour détailler la conquête de ces nouveaux clients: "Nous avons les hommes et les plateaux d’affaires pour gérer des comptes de plusieurs dizaines de millions d’euros". Une base de départ qui s’appuie sur le GIE ASHA (Afat Selectour Havas Voyage) dont les premiers résultats sont plus qu’encourageants.

Mais c’est justement sur les outils que nos deux lectrices sont perplexes. L’annonce du choix Amadeus Air Preference ne semble pas faire l’unanimité. En cause, le classement des compagnies aériennes sur les GDS en fonction des intérêts du réseau. "Nous sommes face à un diktat des compagnies aériennes qui prennent des frais sur les émissions via GDS au profit d’accès direct des entreprises aux sites des transporteurs. C’est sur cet aspect que nous ne serons pas compétitives", explique Annie (le prénom a été changé) qui ajoute : "Selectour a su prendre les devants d’un BSP à 15 jours mais saurons nous nous attaquer au NDC et autres pièges que IATA tend à la distribution".

Autre interrogation, la bataille engagée des fees. Pas moins de trois agences franco françaises, comme Globeo, Travel Planet ou VoyagExpert, sont déjà engagées dans une conquête des grands comptes avec des arguments imparables "des frais à zéro ou un euro", bien loin de la rentabilité attendue par le Président Abitbol qui s’est toujours refusé à entrer dans ce jeu.

Berlin aura sans aucun doute permis de repenser le voyage d’affaires chez Selectour sans pour autant convaincre tous les participants. Le Président Laurent Abitbol a été brillant et convaincant mais on sait tous que les marchés ne s’arrêtent pas à ces considérations même si le réseau veut croire que son partenariat avec l’AFTM lui ouvrira de nouvelles portes.