Surcharges GDS : pendant le bras de fer Amadeus/Air France, les agences trinquent

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Comme nous l’annoncions la semaine dernière, les premiers contrats entre Air France et les réseaux de distribution commencent à être signés. Les TMC commencent à signer, mais leurs accords restent au conditionnel. Une situation exceptionnelle et bien peu confortable.

Le GIE ASHA - regroupant les réseaux Havas Voyages et Selectour - vient de signer un accord avec Air France KLM sur la surcharge GDS. Toutes les agences des deux réseaux membres du GIE bénéficient sans exception de l‘exonération de la surcharge de 11 € par trajet. Mais, et c'est un gros mais… Une petite phrase à la fin du communiqué rend l’accord fragile : "L’application de cet accord reste conditionnée à la signature d’un protocole entre le GDS Amadeus et la compagnie Air France".

Et c’est là que le bât blesse. Dans l’absolu, Air France attend un coup de pouce tarifaire du GDS qui, tout en poursuivant les négociations avec le transporteur franco-néerlandais, refuse pour l'instant de passer sous les fourches caudines de la compagnie française. Selon nos sources, Amadeus discute mais ne veut pas accepter tout et n’importe quoi. "Aucun client ne peut nous imposer sa vision économique et remettre en cause notre modèle", précise un proche d'Amadeus.

Côté agences (TMC ou loisirs), à 3 jours de l’application des 11 € de surcharge GDS, la grogne monte. D’autant que le surcroît de travail imposé par l’arrêt de travail du personnel d’AF agace… Les agences ne veulent pas gérer pour la compagnie. Pire, elles cherchent aujourd’hui les solutions les mieux adaptées pour éviter Air France sur les destinations où la concurrence joue. L’exemple d’une entreprise du CAC 40 vers les USA est intéressant : son trafic passera le plus possible via Delta Airlines, qui n’appliquera pas de surcharges.

C’est une situation bloquée… Qui avance. Voilà le paradoxe qu’entretiennent les acteurs principaux du dossier. Mais le mouvement prendra-t-il de la vitesse avant le 1er avril ? Personne ne veut prendre le risque de se prononcer. Bras de fer, on vous dit.