UFC-Que Choisir tape sur les doigts de Booking

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Booking applique ses clauses de parité - engagements pris auprès des autorités de la concurrence française, italienne et suédoise – dans toute l'Europe depuis le 1er juillet. Certains professionnels de l’hôtellerie estiment que les mesures ne sont pas suffisantes. Ils ne sont pas les seuls à dire "peu mieux faire". L'association UFC-Que Choisir reproche au site d'appliquer 50 clauses «particulièrement défavorables aux consommateurs, voire - pour bon nombre d’entre elles - abusives ou illicites».

Booking a subi les remontrances de l'autorité de la concurrence concernant les clauses présentées aux hôteliers. Il doit maintenant faire face à l'UFC-Que Choisir. Selon l'association de consommateurs, le site de réservation n'est pas plus tendre avec les internautes. Elle reproche au géant du net de se réserver le droit de supprimer les avis et contenus des internautes qu'il désire. "Favorable, le commentaire du client assurera la promotion de Booking. Défavorable, il pourra être modifié, voire purement et simplement refusé ou supprimé. Difficile alors d’accorder sa confiance aux avis publiés sous les offres du site…", estime l'organisation. En outre, le site s'accorde un "droit exclusif, universel, irrévocable, inconditionnel et perpétuel"  d'utiliser et reproduire les contenus mis en ligne par les internautes sur sa plate-forme.

Autre reproche d'UFC-Que Choisir : le site refuse d'être tenu responsable des problèmes liés à la réservation par exemple si le prix demandé à la fin du séjour n'est pas celui indiqué sur la plate-forme ou encore si la qualité ne correspond pas à la note ou aux commentaires mis en ligne.

Booking se montre aussi gourmand en données personnelles: "Si le consommateur est pleinement conscient que Booking collecte ses commentaires et photos, il ignore cependant que le site récolte également, sans son consentement préalable et exprès, une masse considérable d’autres données (cookies et traceurs, adresse IP) – récupérées tant via son site que sur des sites partenaires et même directement auprès des réseaux sociaux". L'association remarque que le site ne propose pas à ses utilisateurs de refuser les cookies comme l'exige la loi. En outre, le site ne reconnaît pas l’option «Do not track» des navigateurs.

Ayant relevé 50 clauses problématiques, UFC-Que choisir a mis en demeure Booking de supprimer et/ou modifier les clauses considérées comme abusives ou illicites dans ses contrats et de les conformer au droit français. A défaut de réponse, l'association "se réserve le droit d’agir en justice", conclut-elle.