Un Avatar pour éviter les menteurs

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Le professeur Aaron Elkins va-t-il profondément modifier les accès à nos frontières aéroportuaires ? On pourrait le croire à la lecture du communiqué émis par l’université de San Diego. Avatar (pour Automated Virtual Agent for Truth Assessments in Real Time) est un détecteur de mensonges qui vérifie que les réponses données par un voyageur sont justes.

A l’image des films américains qui ne jurent souvent que par le détecteur de mensonges, Avatar se veut capable d’assister les services de polices aéroportuaires dans la recherche de "profils inadaptés". Analyse de l’intonation de la voix et étude du regard sont les deux outils de mesure de la machine. A terme, l’utilisation de la main posée sur un détecteur de chaleur ou de pression est envisagée.

Le but ? Détecter les terroristes, les fugitifs voire les migrants déjà expulsés. Mais la machine pourrait aussi être utilisée pour détecter les voyageurs d'affaires qui ne possèdent pas de visa et cachent le but de leur déplacement. Habitude fréquente sur le continent Nord Américain. Avatar est construit autour de modules d’intelligence artificielle, la machine repère les changements physiologiques ou comportementaux pendant un interrogatoire.

Testé au Canada, Avatar laisse encore à désirer. Les premiers essais ne sont pas toujours concluants. Sur dix voyageurs interrogés (5 d’entre eux devaient mentir sciemment), 7 ont été retoqués. Et sur ce panel de "refusés", quatre avaient pourtant fourni des réponses exactes. Pour Aaron Elkins, ce premier prototype doit apprendre à faire la part des choses entre la réaction émotionnelle réelle et la volonté de dissimuler des informations. Avatar, dans sa forme définitive, ne devrait pas entrer en fonction avant un ou deux ans. Une dizaine de pays se dit intéressée par les travaux d’Aaron Elkins.