Voyage d’affaires : une sécurité à géométrie variable

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Un nouveau rapport de la GBTA affirment que les voyageurs d'affaires confirment que leur employeur veille à leur sécurité mais soulignent également que "les entreprises manquent de services de gestion des risques et de visibilité sur les programmes de déplacement".

L'étude démontre que plus de 75 % des voyageurs d'affaires britanniques, allemands et français estiment que leur entreprise veille à leur sécurité pendant leurs déplacements professionnels. L'enquête, intitulée Travel Booking Behaviour Impacts on Safety (Impact du comportement de réservation de voyages sur la sécurité) et réalisée en partenariat avec Concur, montre toutefois les limites de l'exercice sécuritaire : les services de gestion des risques censés protéger les voyageurs d'affaires sont encore peu nombreux.

Comme souvent, la prise en compte de la sécurité est souvent une affaire de taille d'entreprise. Et si, en cette période troublée, il est bien difficile de définir la notion de risque tant il est présent partout, on imagine mal des sociétés de taille moyenne ou intermédiaire se doter d'un service spécifique pour des voyageurs quand les destinations sont principalement européennes et le déplacement de courte durée. On peut bien évidemment le regretter, mais le coût de la fonction est généralement trop lourd.

Scott Torrey, Chief Revenue Officer chez Concur précise que "les dirigeants d'entreprise doivent savoir où se trouvent leurs employés et veiller à leur sécurité et à leur information". l'assertion est juste mais peut-elle être appliquée à tous les types d'entreprises ? Beaucoup en doutent. Pour l'homme de l'art qui commente l'étude "L'un des résultats les plus surprenants, c'est que la moitié des voyageurs d'affaires sait pertinemment que réserver en dehors des circuits de l'entreprise peut nuire à leur sécurité, mais la majorité d'entre eux le font malgré tout". Sans chiffres précis, pays par pays, il est difficile de tirer une conclusion de cette analyse même si sa justesse est évidente.

Les datas que nous livre l'enquête sont donc à valider pour chacun des pays concernés, même si près de la moitié des voyageurs d'affaires "reconnaissent qu'en réservant en dehors des circuits de l'entreprise, ils exposent leur sécurité…". Le terrain le montre, plus de 50 % des personnes interrogées ont réservé en dehors des circuits de l'entreprise au moins une fois au cours des 12 derniers mois, même si elles avaient accès à un outil de réservation en ligne (OBT). Or, ils sont à peine 40 % à indiquer que leur entreprise possède un système pour consigner les programmes de déplacement et les trajets réservés directement auprès d'un prestataire.

Autre observation, les voyageurs attendent de leur entreprise qu'elle utilise différentes informations pour les localiser rapidement en cas d'urgence ou de danger : itinéraires de voyage (53 %), informations GPS issues des applications pour smartphone fournies par l'employeur (44 %) et renseignements figurant sur les notes de frais (32 %).

Comme on le sait, la notion de services "sécurité" est encore floue dans l'esprit de beaucoup de voyageurs européens persuadés de ne pas toujours se déplacer en zones de danger. Pour autant, 49 % des salariés allemands déclarent que leur entreprise possède un service d'assistance téléphonique pour les urgences, les Britanniques et les Français étant plus nombreux (57 et 65 % respectivement) à avoir accès à une ligne directe mise en place par leur employeur.

Enfin, côté formation à la sécurité, plus de la moitié des voyageurs d'affaires déclarent que leur entreprise propose des formations sur la sécurité des déplacements, mais ils s'accordent à dire que ces formations sont en nombre insuffisant. Si 61 % d'entre eux se disent intéressés par des formations de groupe et individuelles, la majorité – environ 65 % – préféreraient cependant en recevoir plusieurs par an.