L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient de donner un nom au coronavirus. Désormais, il faudra l’appeler Covid-19. Quel impact pour les déplacements professionnels ?
Covid-19 est l’abréviation des mots coronavirus et disease (maladie en anglais). L’OMS déclare avoir dû trouver un nom qui ne faisait pas référence à un lieu géographique, un animal, un individu ou un groupe de personnes, et qui est également prononçable et lié à la maladie. « Avoir un nom est important pour empêcher l’utilisation d’autres noms qui peuvent être inexacts ou stigmatisants. Il nous donne également un format standard à utiliser pour toute flambée future de coronavirus » déclare L’OMS.
Sur le plan médical, les directives techniques de l’OMS définissent une personne infectée comme étant un individu ayant fait preuve en laboratoire qu’il est sujet à l’infection au Covid-2019, indépendamment des signes et symptômes cliniques.
L’impact des coronavirus est bien connu puisque le SARS et le MERS (noms anglais des deux syndromes respiratoires aigus) avaient affecté les déplacements professionnels dans les régions concernées.
D’après Gabriel Leung, président de la médecine de santé publique à l’Université de Hong Kong, si la propagation du Covid-19 n’est pas stoppée, il pourrait infecter 60% de la population mondiale et tuer 1% des personnes infectées, soit environ 50 millions de personnes. Cette analyse est partagée par plusieurs spécialistes qui se basent sur le fait que jusqu’à présent, il y a eu plus de 40 000 cas en Chine, et que 24 autres pays ont signalé environ 300 cas. Le virus se propage beaucoup plus facilement que d’autres coronavirus.
D’après nos confrères du Newscientist, pour enrayer la propagation, il faut identifier et isoler les personnes infectées. Or cela est complexe puisque le temps moyen entre les personnes infectées et l’apparition des symptômes serait d’environ trois jours à 24 jours, soit plus que la période de quarantaine de deux semaines actuellement recommandée.
La Chine prend des mesures draconiennes pour contenir le virus, mais leur efficacité n’est pas prouvée. Il y a eu une baisse du nombre de nouveaux cas signalés par jour, mais cela pourrait être dû au fait que les hôpitaux sont débordés. Sur le plan technique, il semble que la Chine ne compte plus les personnes qui sont positives au Covid-19 mais ne montrent pas de symptômes.
Personne n’a d’immunité préexistante contre le Covid-19. Chaque personne infectée semble également infecter deux à quatre autres personnes en moyenne, comparativement à 1,5 pour la grippe.
Faut-il prendre peur ?
Non, pas pour le moment, car les premières estimations du taux de mortalité par de nouvelles maladies sont généralement beaucoup plus élevées que le chiffre réel, car seuls les cas graves sont détectés.
Les premiers rapports faisant état d’un taux de mortalité de 2% étaient fondés sur la division du nombre de décès par le nombre de cas confirmés. Mais cela ne tient pas compte du délai entre les personnes qui tombent malades et qui se rétablissent ou meurent, ni le fait que les médecins ne testent que les personnes qui ont déjà eu un cas grave de pneumonie.
D’autre part, il est plus prudent d’estimer le taux de mortalité à 1% comme le suggère Neil Ferguson de l’Imperial College de Londres, car des traitements sont en cours de développement et pourraient réduire davantage le taux de mortalité.
Paul Hunter, de l’Université d’East Anglia, au Royaume-Uni, pense que le coronavirus finira par tuer encore moins de personnes que la grippe de 2009. « Je ne m’attends pas à ce que ce coronavirus soit aussi mortel, mais je me trompe peut-être », dit-il dans le Newscientist. « Si c’est bien pire que la grippe H1N1, ce serait horriblement difficile à gérer. »
La Chine veut que l’économie redémarre
La Chine a exhorté ce mardi les pays qui ont adopté des restrictions de voyage visant à freiner l’épidémie à rétablir des liens normaux pour le bien de l’économie mondiale.
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