Créée à la fin du 19ème siècle, la Fédération nationale des agents commerciaux (FNAC) défend les intérêts des 30.000 agents commerciaux indépendants de France. Une profession qui subit durement les effets de la pandémie de Covid-19. Son président, Alain Bohn, répond aux questions de Déplacements Pros.
Ils sont 30.000 en France. Les agents commerciaux exercent une profession libérale et leurs revenus dépendent de leur activité. Mais lorsque l’activité économique tourne au ralenti, comme en période de confinement, il devient difficile, pour ne pas dire impossible, de faire des affaires.
Quel est l’impact de la crise sanitaire pour les agents commerciaux ?
Alain Bohn : L’impact est considérable pour la profession. Au plus fort de la crise, pendant le confinement, de nombreuses entreprises ont totalement cessé leur production et quand il n’y a plus de produits à vendre, les agents commerciaux n’ont plus de travail. Le secteur qui a été le plus touché est celui de l’alimentaire. Avec la fermeture des restaurants, des bars et des hôtels nous avons perdu 83% d’activité. Cela s’est mieux passé pour ceux travaillant avec la grande distribution et les commerces de détails restés ouverts. La demande est restée forte chez les consommateurs et les agents ont pu continuer d’exercer leur profession. Cela dit, les restrictions et les mesures barrières ont pénalisé beaucoup de nos agents commerciaux qui n’ont pas pu rencontrer les interlocuteurs habituels et dans notre métier, faire de la prospection par téléphone c’est très compliqué. Rien ne remplace une rencontre en face à face.
Comment la fédération nationale gère cette crise ?
Nous sommes là pour aider les agents commerciaux à traverser cette crise au mieux. Il ne faut pas oublier que les agents commerciaux sont des indépendants, il s’agit d’une profession libérale et à ce titre, ils ne peuvent bénéficier du chômage. Certains sont dans une situation financière très compliquée. Les commissions dues aux agents sont versées par trimestre et beaucoup d’entreprises, en difficulté, ont demandé à reporter le versement de ces commissions dont le montant était déjà réduit en raison de la baisse d’activité. C’est un vrai problème, à tel point que des agents commerciaux envisagent, aujourd’hui, de cesser leur activité. La FNAC s’est fixée une priorité: fournir à nos agents, toutes les informations utiles afin de leur permettre de percevoir des aides financières. Les mêmes aides que pour les autres professions libérales et plusieurs agents commerciaux ont ainsi pu bénéficier d’une aide de l’ordre de 1500 euros par mois en moyenne.
Comment envisagez-vous les prochains mois ?
Nous vivons des heures difficiles mais la profession n’est pas sinistrée. Ce n’est pas la fin du monde même si les temps sont durs pour les agents commerciaux. Je suis rassuré qu’un reconfinement ne soit pas aujourd’hui à l’ordre du jour. Une deuxième vague aurait des conséquences dramatiques pour de nombreuses entreprises et par voie de conséquence pour les agents commerciaux. Dans notre métier, rien n’est jamais gagné d’avance, il faut se remettre en cause en permanence et nous avons, de ce fait, l’habitude de nous adapter à des situations variées. Nous allons traverser cette crise et nous faisons tout ce que nous pouvons pour protéger les agents commerciaux et éviter que certains d’entre eux cessent complétement leur activité.