Getlink (Eurotunnel) estime être «Brexit ready » en cas de no deal entre l'UE et le Royaume-Uni pour le passage du tunnel sous la Manche. Le gouvernement britannique ne semble pas aussi optimiste quant aux conséquences du Brexit,
Eurotunnel entend offrir le service «le plus simple et le plus rapide» pour traverser la Manche, dans le cas où le Royaume-Uni deviendrait un pays tiers le 31 octobre 2019 sans avoir trouvé d’accord avec l’Union Européenne. Pour les passagers empruntant le tunnel sous la Manche (11 millions de passagers Eurostar et autant pour les navettes Eurotunnel le Shuttle), «les contrôles de passeport ou de carte d’identité seront réalisés à leur embarquement comme c’était déjà le cas jusqu’à présent».
Un rapport confidentiel du gouvernement britannique, dévoilé par le Financial Times en février dernier, ne se montrait pourtant pas aussi optimiste. Il prévoyait des files d’attente de 15 000 personnes et d’1,6km de long à la gare Saint-Pancras, à Londres, suite au Brexit. L’Eurostar serait même contraint d’annuler un train sur deux. Le ministère français des Transports avait alors considéré ce rapport comme «pas très sérieux». Mais un autre rapport gouvernemental publié cet été par le Sunday Times prévoit lui aussi de sérieuses perturbations et d'importants retards.
Aujourd'hui, la Police aux frontières française, souvent proche de la saturation, se contente le plus souvent d'un simple contrôle d'identité. Mais le contrôle devrait être plus approfondi avec le Brexit. Et on peut aisément imaginer le temps supplémentaire pour un passage en douane, si la PAF pose davantage de questions aux voyageurs, tel le but du voyage à l'instar des autorités américaines, et si les effectifs n'augmentent pas fortement dans le même temps. L’ETOA (Association européenne du tourisme) a d'ailleurs calculé l'impact d'un no-deal : la vérification des passeports britanniques par l’immigration prendrait 90 secondes supplémentaires. Pour Getlink, un certain niveau de perturbation est probable au début, mais «la vie étant ce qu’elle est [...], les choses se remettront en place».