La compagnie aérienne table sur une très lente reprise de l’activité, avec une capacité à -80% pour le troisième trimestre par rapport à l’année dernière.
Air France a enregistré, au premier trimestre 2020, une perte nette de 1,8 milliard d’euros, soit une baisse de 1,47 milliard d’euros par rapport à l’année dernière, qui prend en compte des éléments exceptionnels dus au Covid-19, dont la dépréciation de huit B747 (-21millions d’euros), l’amortissement accéléré des A380 (-25 millions d’euros), la « sur-couverture » carburant (-455 millions d’euros) et un impact d’impôts (-173 millions d’euros).
Les résultats du seconde trimestre seront bien pires. Ben Smith, le directeur général du groupe Air France-KM, a annoncé la tenue d’une réunion de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) en juin avec les syndicats français, afin d’évoquer des réductions d’effectifs, à l’instar de tous les autres grands groupes aériens. Des départs volontaires ont été « identifiés », liés notamment à la pyramide des âges, mais ne seront probablement pas suffisants.
Air France peut voir l’avenir avec une relative confiance, avec l’obtention de financements de 7 milliards d’euros, sous la forme d’un PGE et d’un prêt d’actionnaire de l’État français (KLM négocie de son côté un prêt avec l’Etat néerlandais). Mais le transporteur n’envisage pas de retrouver sa demande passagers d’avant la crise «avant plusieurs années». Et un repositionnement de la flotte inclue une réduction structurelle de la capacité d’au moins -20% en 2021 par rapport au niveau d’avant l’épidémie.
La compagnie française table désormais sur une lente reprise de l’activité à l’été 2020, compte tenue de la levée progressive des restrictions aux frontières, avec une capacité d’environ -95% pour le deuxième trimestre 2020 et -80% pour le troisième trimestre 2020 par rapport à l’année dernière.
Pour l’heure, Air France relance surtout des dessertes domestiques. La compagnie n’a cessé d’opérer sur Marseille, Nice et Toulouse au départ de Paris CDG. A compter de ce lundi 11 mai, elle va aussi relier Roissy à Montpellier, à raison de deux vols par semaine, le lundi et le vendredi, et à Bordeaux, à raison là encore de deux vols par semaine, également le lundi et le vendredi.
Sur le long-courrier, son programme la semaine prochaine est presque inchangé par rapport aux précédentes semaines : la compagnie relie Paris CDG à l’Amérique du Nord (Los Angeles, New York, Atlanta, Montréal et Mexico), à l’Amérique du Sud (Rio et São Paulo), à l’Asie (Tokyo), à l’Afrique (Cotonou, Dakar et Abidjan, d’autres destinations étant à l’étude) et l’Outre-Mer dans le cadre de la continuité territoriale (Cayenne, Saint-Denis de la Réunion, Pointe-à-Pitre et Fort-de-France). Air France envisage de relancer de nombreuses routes intercontinentales à compter de la mi-juin (dont Chicago), des ouvertures bien sûr conditionnées aux réouvertures des frontières.
Son programme est également le même que les précédents semaines sur le moyen-Courrier, soit des vols depuis Paris CDG sur Amsterdam, Athènes, Barcelone, Berlin, Dublin, Édimbourg, Francfort, Genève, Lisbonne, Londres, Madrid, Munich, Stockholm, Zurich.
Rappelons qu’Air France a adopté une série de mesures sanitaires, et demande à ses clients de porter un masque tout au long de leur voyage à compter de ce lundi 11 mai. E revanche, pas de sièges du milieu condamnées pour l’instant, mais la compagnie précise que le nombre réduit de passagers permet la mise en place d’une distanciation physique.