Baromètre EPSA / IFTM sur le voyage d’affaires : sortie de crise en clair-obscur

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La reprise des déplacements professionnels est très progressive, d’après les voyageurs d’affaires interrogés pour le baromètre, avec en 2021 une activité entre 40 et 50% du niveau de dépenses de 2019, et en 2022 jusqu’à 60%… Encourageant mais encore loin des volumes d’avant la crise.

C’est presque une tradition. Le baromètre du voyage d’affaires FCM Travel Solutions / EPSA dresse chaque année une photographie du secteur du voyage d’affaires. Ses derniers résultats ont été présentés ce mercredi sur l’IFTM Top Résa, le salon professionnel du tourisme parisien. Une présentation effectuée dans le cadre des Journées Internationales du Voyage d’affaire (« JIVA ») animées par EPSA, au cours d’une conférence The Big Opening ! ayant été modérée par Christophe Drezet, l’un des experts du cabinet international spécialisé dans le conseil en performance opérationnelle.

Ce baromètre a été réalisé du 15 août au 24 septembre dernier, auprès de 532 voyageurs d’affaires interrogés en ligne, travaillant dans des entreprises de toutes tailles (56% du secteur privé). Premier constat, la dépense en voyage d’affaires des entreprises en France redémarre lentement mais sûrement, après la chute vertigineuse de 2020 (-70% vs 2019) : l’activité 2021 devrait atteindre 40% à 50% de celle de 2019. Et d’ici fin 2022, la reprise devrait se rapprocher des 60% des volumes d’avant Covid. Des perspectives plutôt en demi-teinte, d’autant que le baromètre estime « à terme » entre 20 et 30% la part des déplacements disparus du fait des outils digitaux, des nouvelles habitudes et des considérations RSE.

Sur ce dernier point, il est noté que la maîtrise de l’empreinte carbone est désormais l’enjeu prioritaire pour 37% des entreprises, soit +9 points par rapport à 2020 et +25 sur 2019. Autre constat : l’impact écologique des déplacements peut faire évoluer les voyages : 29% seraient prêts à voyager moins et à remplacer massivement les déplacements par des visioconférences, 32% garderaient le même rythme de voyage mais choisiraient les options les moins polluantes, 19% voyageraient moins souvent mais sur des périodes plus longues. 20% d’entre eux ne changeraient rien.

Les voyageurs d’affaires ont été questionnés sur toute une série d’autres questions.

. Quid de la fameuse notion de « voyage essentiel » ? Les répondants ont indiqué que la plupart de leurs déplacements depuis le déconfinement ont été « absolument décisifs » pour 15% d’entre eux, « plutôt productifs » pour 57%, « plutôt inutiles mais au moins j’ai vu du pays » pour 3%, « plutôt inutiles, une visio aurait suffit » pour 24%, et « totalement inutile j’aurais préféré rester chez moi » pour 1%.

. Ce qui vous cause le plus de souci pendant vos déplacements depuis la reprise ? 38% redoutent les formalités administratives sanitaires (pass ou test), et 30% craignent les aléas des voyages, notamment sur le voyage du retour.

. Depuis la crise sanitaire, quel mode de transport privilégiez-vous pour un voyage à l’international ? Les répondants privilégient l’avion (à 76%) par rapport au train (8%), tandis que 16% (-5 points par rapport à 2020) préfèrent ne pas se déplacer et opter pour la visioconférence lorsque le déplacement concerne l’international.

. En revanche, quand il s’agit de se déplacer en France, le train gagne du terrain à 71% des choix (+5pts vs 2020), suivi par l’avion (9%) et la voiture de location (12%), tandis que 8% optent plutôt pour une visioconférence.

. La mise en place de la vaccination encourage-t-elle à reprendre les déplacements professionnels à la même fréquence qu’avant la crise ? Oui pour 48% tandis que pour 27% cela dépend de la situation sanitaire de la destination et pour 13% du mode de transport utilisé. Enfin, 12% répondent négativement.

Quels autres enseignements sont tirés du baromètre ?

  1. Chez les TMC : la reprise des transactions est freinée par les restrictions internationales ; le leakage est réduit par un suivi plus strict des dépenses et de l’empreinte carbone ; les nouveaux modèles économiques peinent à s’imposer.

  2. Sur le ferroviaire, la concurrence arrive bel et bien cette année sur l’international (Thello) et prend son élan sur le régional.

  3. Sur l’avion comme le train et l’hôtel, les répondants se montrent clairement rassurés dans leur grande majorité par les mesures sanitaires anti-Covid. Sur ce point, les chaines hôtelières, du fait probablement surtout de leurs moyens supérieurs en termes de communication, tirent mieux leur épingle du jeu que les hôtels indépendants.