La compagnie tunisienne, déjà en difficulté avant la crise du coronavirus, réclame d’urgence l’aide de l’Etat actionnaire.
Tunisair, détenue à 62% par l’Etat tunisien, en appelle à son actionnaire pour survivre à la crise du coronavirus. « Il nous faut cent millions de dinars (31 millions d’euros, NDR) d’ici fin mai afin de payer les salaires et les primes, pouvoir redémarrer l’entreprise, payer nos fournisseurs, acheter du carburant », a indiqué Elyes Mnakbi, son PDG, cité par l’hebdomadaire Le Point, ajoutant que la compagnie aérienne avait présenté au ministre des Transports et de la Logistique Anouar Maarouf un plan de sauvetage urgent à ajouter au plan de restructuration signé en mai 2019.
M. Mnakbi, depuis trois ans et demi le patron de la compagnie, relève la situation schizophrénique du transporteur auquel on demande «des résultats dignes du privé tout en accomplissant des missions publiques».
La flotte de Tunisair, qui comptait 32 appareils en 2008 n’en a plus que 28, dont «17-18 en état de marche», précise M. Mnakbi, constatant que les autres avions manquaient de pièces de rechange, de nouveaux moteurs, puisque l’argent manque. Et le patron de la compagnie de noter aussi l’impact négatif de la dévaluation du dinar. Les syndicats de Tunisair, pour leur part, ne veulent pas entendre parler de privatisation, malgré l’intérêt manifesté par Qatar Airways et Turkish Airlines.