Denis Zanon (Nice) : «On a zéro visibilité sur le tourisme d’affaires»

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Denis Zanon, le directeur général de l’Office du Tourisme Métropolitain Nice Côte dAzur, fait le point sur l’activité du tourisme d’affaires dans la cité azuréenne, et relaye les doutes des entreprises au regard de la situation sanitaire actuelle, et les incertitudes liées aux décisions gouvernementales.

Le grand départ du Tour de France s’est fait à Nice ce week-end…
Denis Zanon : Il s’agit du seul événement international majeur de la rentrée. Pour nous, c’est bien sûr une superbe opération de communication. Mais son organisation pratiquement à huit clos traduit la réalité de la situation sanitaire.

Comment se présente cette dernière aujourd’hui ?
A Nice, nous avons pris les devants dès le début de la crise, avec très tôt le port du masque obligatoire dans certains lieux. Celui-ci est désormais étendu à l’ensemble de la ville. La région est malheureusement repassée en zone rouge. Dans ce contexte sanitaire, le monde de l’entreprise vient de prendre un deuxième coup sur la tête.

Un autre événement marque les esprits, le salon Heavent Meetings organisé à Cannes ce mardi et mercredi, le premier événement professionnel d’envergure de la rentrée…
Heavent Meetings est important pour nous. Il va permettre de prendre la température du secteur du tourisme d’affaires. Il faut maintenant que les frontières réouvrent, que l’aérien reprenne… Et on finira petit à petit par retrouver un rythme normal.

Nice est une destination très internationale…
Plus des deux tiers des visiteurs sont étrangers. De ce fait, nous dépendons beaucoup de l’aérien. Or, l’offre reste aujourd’hui encore très en deçà de son niveau de l’an dernier. L’un des deux terminaux de l’aéroport est d’ailleurs toujours fermé. Et tous les jours, nous apprenons que nos marchés émetteurs se ferment, avec le Danemark qui devrait bientôt suivre l’Allemagne, la Suisse ou encore la Belgique.

Peux-t-on néanmoins parler de reprise du segment du tourisme d’affaires ce mois de septembre à Nice ?
Nous sommes toujours dans une période d’attentisme, et avons zéro visibilité sur le tourisme d’affaires. Une douzaine de salons et congrès ont été maintenus sur le mois de septembre à Nice, de taille moyenne, entre 300 et 800 personnes, surtout à vocation nationale. Idem pour quelques événements d’incentive, mais ceux-ci concernent des petits groupes, sont organisés par des agences réceptives locales pour des entreprises locales. En revanche, de nombreux autres événements ont été annulés sur le début de ce mois de septembre. Nous avons notamment enregistré plusieurs reports de congrès associatifs.

Comment se présentent les prochains mois ?
L’activité du tourisme d’affaires va bien sûr énormément dépendre de l’évolution de la situation sanitaire. La filière est également sensible aux mesures du gouvernement, notamment sur la question du nombre de personnes autorisés. Pour l’année prochaine, nous avons 41 événements prévus au Palais des Congrès, ce qui traduit une baisse de plus de 30% par rapport à 2019.

Quid de l’avenir à plus long terme ?
Notre projet majeur est bien sûr le futur palais des congrès et des expositions, devant être inauguré dans cinq ans près de l’aéroport (l’ancien palais des congrès Acropolis devrait ensuite  être détruit ; le palais des expositions Acropolis sera en revanche transformé en espace sportif et culturel, ndr). A plus court terme, nos efforts vont surtout porter sur les questions d’environnement, et notamment sur les problématiques de mobilité douce.