Décalage horaire : pourquoi est-il plus difficile de se remettre d’un vol vers l’est ?

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Les voyageurs d'affaires l'ont sûrement remarqué. Il est généralement plus facile de se remettre d'un déplacement professionnel vers l'Ouest que vers l'Est. Des chercheurs de l'institut universitaire du Maryland (USA) ont déterminé par le biais d'un modèle mathématique que cette différence est du fait de l'activité des cellules du cerveau impliquées dans l'horloge interne.

Les voyageurs d'affaires le savent : se remettre d'un vol vers l'Ouest est moins difficile que vers l'Est. Des chercheurs de l'institut universitaire du Maryland (USA) ont voulu comprendre ce phénomène. Ils ont découvert - grâce à un modèle mathématique - que les responsables de ce problème seraient les cellules du cerveau régulant le rythme circadien, un cycle de 24 heures sur lequel certaines activités biologiques sont calées comme le rythme veille/sommeil, la vigilance ou la température corporelle.

Ces cellules, situées dans l’hypothalamus plus précisément dans les noyaux suprachiasmiques, rencontrent des difficultés à s'ajuster au nouveau rythme imposé par le fuseau horaire de la destination, lors des changements rapides. Les scientifiques ont intégré leurs activités dans un modèle mathématique. Ils ont alors découvert que le rythme de ces cellules n'est pas de 24 heures mais de 24,5 heures. Ces trente minutes supplémentaires expliquent les différences observées entre les voyages vers l'Est et ceux vers l'Ouest. En effet, il est plus facile de s'adapter à l'allongement d'une journée - comme c'est le cas lors des vols vers l'Ouest - que du raccourcissement de la journée expérimenté avec les voyages vers l'est.

Selon le modèle mathématique des chercheurs, un passager mettra 4 jours pour récupérer le décalage horaire lorsqu'il a traversé trois fuseaux horaires vers l'ouest et 6 jours pour 6 fuseaux horaires (l'équivalent d'un vol Paris – New York). En revanche, pour les vols vers l'est, il faut plus de 4 jours pour 3 fuseaux horaires et 8 jours pour 6 fuseaux horaires.

Michelle Girvan, une des responsables de la recherche a reconnu que les effets du jet-lag n'étaient pas forcement les mêmes pour tous les voyageurs. «Certaines personnes peuvent avoir un rythme circadien naturel avec une période de 24,5 heures, tandis que d’autres peuvent avoir des rythmes naturels plus ou moins longs».

L'étude publiée dans le journal scientifique Chaos rappelle également le rôle important de la lumière dans la lutte contre le décalage horaire. Il est donc préférable de s'exposer au soleil lorsqu'on arrive de jour et éviter les lumières artificielles comme les écrans lors des arrivées de nuit. Les cellules régulant l'horloge biologique s'ajusteront plus facilement à l'horaire de la destination.