L’avenir de l’Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme (APST) est conditionné à plusieurs mesures dont la garantie d’un prêt par l’État.
Comment expliquer les conséquences de la défaillance de Thomas Cook en France ? Y-t-il eu une faille dans le contrôle du groupe touristique par l’Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme (APST) ? Ces questions ont été posées ce week-end à Monaco, dans le cadre des Journées des Dirigeants du GIE Manor. Michèle Herbaut (Voyages C.Mathez), trésorière de l’APST, a profité de l’événement pour rappeler que 11 000 personnes avaient été rapatriées, et que «ça s’était globalement bien passé».
«Nous avons provisionné 45M€ pour la faillite de Thomas Cook. Mais nous n’avons pas les fonds suffisants à l’APST. Nous savons gérer une faillite de 4 ou 5M€. Mais là c’est la faillite du siècle !», a-t-elle poursuivi, détaillant les mesures drastiques prises pour sauver l’association.
L’APST va ainsi augmenter la cotisation annuelle minimum de 30%. L’association tient toutefois à rappeler qu’elle a baissé chaque année depuis 2016, concerne environ 70% de ses adhérents et que cette augmentation ramènera le minimum à son niveau de 2016.
Autre piste plus que probable suite au conseil d’administration de la semaine dernier : la création d’une participation financière du client consommateur de 3€ par personne lors de l’achat d’un forfait ou d’une prestation touristique garantie, ce qui pourrait représenter des recettes additionnelles de 16 à 18M€. Pour combler ce déficit de 45M€, l’APST a encore besoin d’une garantie de l’État sur un prêt lié à l’immeuble de l’avenue Carnot, ce qui pourrait présenter aujourd’hui sa plus grosse difficulté.
L’APST est par ailleurs en train de monter un Comité des Risques, une cellule indépendante travaillant de concert avec un cabinet spécialisé, afin de l’aider à surveiller les adhérents à risque. Rappelons que l’association compte 3700 adhérents dont une grande majorité de petites agences. En cas de faillite, beaucoup d’entre elles se retrouveraient sans garanties…
Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage (EDV), a profité de l’événement pour féliciter l’association pour la gestion de la crise. Il a tenu aussi à rassurer sur l’impact d’une telle faillite sur la confiance du consommateur. «Je ne pense pas que cette perte de confiance va être durable», a-t-il souligné, ajoutant que les EDV allaient communiquer auprès du grand public probablement début 2020 pour «rappeler le rôle de l’agent de voyages».