Pourquoi faut-il conquérir les DAF ?

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À en croire une étude du cabinet PwC, la mission prioritaire du DAF (Directeur Administratif et Financier) est, en 2019, d’accompagner la stratégie de croissance de l’entreprise (on s’en doutait un peu non ?).

 

Le DAF est important voir capital, car il génère de la croissance. C’est en particulier vrai dans les Entreprises de Taille intermédiaire où le positionnement économique de ces entités est plus complexe que celle des GAFA ou bien des groupes du CAC40. La compétitivité de l’entreprise est donc la clé de voute de la réussite et tous les moyens permettant de la booster seront plébiscités. La réorganisation des marchés dont celui des déplacements professionnels est un levier que les DAF chercheront à exploiter encore à la condition expresse qu’ils comprennent les enjeux si particuliers de cette commodité achat.

Avec un « time to market » proche de zéro, le marché des déplacements d’affaires est plus qu’intéressant. Toutes les innovations demandent un temps de développement, de prototypage, de test, d’industrialisation et de commercialisation. En clair, une innovation technique mettra entre 18 mois et 5 ans pour apporter ses bénéfices aux créateurs (baisse des coûts de production, innovation…). A contrario, toutes les actions prises sur le marché des déplacements n’ont absolument pas de latence. C’est pour cette raison qu’en 2008, beaucoup d’entre nous se sont jetés sur le pilotage des déplacements, car la pression des Comités exécutifs pour trouver des relais de croissance et des gains trouvait là une réponse positive et immédiate. Mieux, cette commodité achat était souvent vierge de toutes démarches. Mais toutes les actions engagées, bien que souvent révolutionnaires, se sont limitées à la collecte des gains faciles (les fameux « low hanging fruits »).

 

Beaucoup de Travel Managers se sont, de fait, spécialisés dans la technique permettant la mise en œuvre de progiciels censés permettre un meilleur contrôle des dépenses et surtout de ceux qui les engagent. De fait, ils se sont souvent mis en dehors des circuits de décision stratégique des entreprises. Idem pour les fournisseurs qui se sont concentrés sur ces problèmes opérationnels. Reconquérir les faveurs des décideurs est maintenant nécessaire. Le DAF est la cible idéale, mais attention, car son talon d’Achille est la donnée.

 

Plusieurs études montrent que 65% des DAF estiment passer trop de temps sur la collecte des données et que 67% pensent ne pas en avoir assez pour permettre des analyses fiables, factuelles et régulières. Les DAF ont besoin d’analyses de rentabilité, de scénarios ou encore de modèles de coût. Or les systèmes classiques (ERP, SBT…) ont davantage été conçus pour produire des informations que des analyses économiques. Les fournisseurs (SBT/HBT, finance, NDF…) se sont efforcés de combler cette lacune en se tournant vers des outils de reporting plus performants, supportant leur produit et service, greffés sur les solutions existantes puis intégrées à de nouvelles « release » (versions de progiciel).

L’importance de la donnée

Le travail est reconnu, le sérieux ou l’indépendance des données est parfois mise en doute et les projets n’avancent pas ou ne prennent pas. La raison est pourtant simple et réside dans la qualité des données source (comme le disent les Anglais : « Shit in, Shit out ») et la difficulté à tirer des conclusions à partir de ces celles-ci.

La donnée est facile à produire, difficile à stocker (pas physiquement bien sûr, mais économiquement) et souvent impossible à consolider, car les sources sont multiples et les algorithmes manquent. Il faut rendre les données exploitables dès l’engagement d’une dépense sur un marché donné. C’est essentiel, car si toutes les informations associées ne sont pas collectées dès le début du processus, aucun système de reporting ne produira d’analyse pertinente. Il faut donc que le fournisseur ou que votre projet se positionne en apporteur de solution plus qu’en prestataire/prestation de service.

 

La plateforme agrégative est la meilleure source de donnée si toutefois elle couvre un scope global des dépenses d’une branche ou d’un marché spécifique. La solution que doit apporter cette plateforme est analytique, car le client ne doit pas être considéré comme expert cantonné au back-office. C’est à la plateforme agrégative que revient la mission de faciliter la définition des données et leur compréhension. Il est donc essentiel de parler Big Data et IA et de ne pas se limiter à l’approche marketing de ces mots.

 

L’époque des plans statiques, annuels ou pluriannuels est révolue. Pour répondre à l’évolution des besoins de l’entreprise, la planification doit être une activité permanente. Pour être efficace, la prévision doit être combinée avec un ensemble de données unifiées, un protocole de sécurité unique, un seul cadre de contrôle et un outil intégré de processus métiers pour permettre une expérience utilisateur homogène. Sans ces conditions, le DAF risque de voir ses plans devenir rapidement obsolètes et inefficaces et si vous ne le rassurez pas avec vos solutions ou votre business plan, vous aurez tous les risques de ne pas être écoutés ni même vus.