Hôtellerie française : une année 2019 record, de grosses incertitudes pour 2020

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La 14ème édition des Tendances de l’Hôtellerie s’est tenue ce vendredi à Paris, l’occasion de dresser un bilan contrasté du secteur hôtelier français en 2019, une année en progression mais inégale selon les régions et la catégorie d’hébergement.

2019 aura été une nouvelle année record pour l’hôtellerie hexagonale. «Le marché français est beaucoup plus résiliant que d’autres, car très dépendant du marché domestique», a constaté Philippe Gauguier, Associé Tourisme Culture & Hôtellerie au sein de l’agence conseil In Extenso, l’organisateur des Tendances de l’Hôtellerie, ce vendredi dans l’amphithéâtre du Palais Brongniart, l’ancienne bourse de Paris. L’événement a fait salle comble, rassemblant promoteurs, investisseurs, gestionnaires d’actifs…

Le contexte n’était pourtant pas des plus favorables l’an dernier, entre les fortes tensions sociales, la ralentissement économique, le Brexit, les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine… Le chiffre d’affaires Hébergement l’an dernier, par rapport à 2018, a progressé de 3% sur la Côte d’Azur et de 2% en province, mais s’inscrit en retrait de 1% à Paris.

«Le moyen-de-gamme a été peu affecté par la conjoncture, alors que le haut de gamme et le luxe est impacté durement, du fait qu’elle est très dépendante de la clientèle étrangère» a relevé Olivier Petit, également Associé Tourisme Culture & Hôtellerie chez In Extenso.

La situation est notamment très variable sur Paris, avec une croissance de l’hôtellerie économique (+3%) et milieu de gamme (+1%), mais une baisse sur le haut-de-gamme (-2%) et le luxe (-9%). Sur la Côte d’Azur et en province en revanche, toutes les catégories d’hébergement sont en hausse.

Certaines métropoles régionales tirent mieux que d’autres leur épingle du jeu. Rennes profite notamment de la LGV, Lyon de grandes foires professionnelles, Nantes de sa cote ascendante… Autres villes qui affichent, dans une moindre mesure, de bons résultats : Bordeaux, Montpellier ou encore Marseille qui enregistre de bons résultats notamment sur le Mice. Lille, Strasbourg et Toulouse affichent en revanche des résultats décevants.

2020 rime avec incertitude maximale. Le premier souci est désormais le coronavirus. Autres sujets d’inquiétudes : l’installation de l’Europe dans une croissance faible, un climat social encore sous tension, et toujours les tensions commerciales internationales et le Brexit… Olivier Petit a rappelé que que l’hôtellerie économique était moins sensible aux facteur exogènes, alors que l’hôtellerie haut-de-gamme et de luxe subit déjà de plein fouet les effets du coronavirus, notamment auprès de la clientèle chinoise et plus globalement asiatique.