Hôtellerie : Paris broie toujours du noir !

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L’hôtellerie parisienne, malgré un vent de reprise, est encore loin d’avoir retrouvé ses résultats d’avant la crise, selon le dernier bilan de MKG Consulting. La grande inconnue de la rentrée concerne le segment affaires.

Cheval Blanc, Madame Rêve, Kimpton, M Social… les ouvertures d’hôtel de luxe se succèdent ces jours-ci à Paris. Tous ces projets ont bien sûr été lancés avant la crise. Mais elles peuvent surprendre dans le contexte actuel. La clientèle long-courrier reste encore peu nombreuse dans la capitale. Et son faible nombre a d’abord pénalisé les établissements haut de gamme.

Le bilan de l’été du cabinet MKG Consulting témoigne des incertitudes qui pèsent toujours sur le secteur hôtelier francilien. En effet, Paris et l’Ile-de-France – plus d’un tiers du chiffre d’affaires hexagonal du secteur – sont encore et sans surprise, à moins de la moitié de leurs niveaux pré-Covid (-56,2% de chiffre d’affaires à Paris et -50% en Ile-deFrance) par rapport à l’été 2019, ceci même si la fréquentation remonte doucement (41,7% de taux d’occupation à Paris). La ville lumière compte un nombre important d’hôtels toujours fermés, dont beaucoup de trois et quatre étoiles, lesquels représentent 70 % de son parc. Selon le Groupement national des indépendants (GNI), six établissements parisiens sur dix auraient décidé de ne pas ouvrir en août. Aux taux de remplissage souvent faibles s’ajoutent, il est vrai, des prix orientés à la baisse, avec des quatre étoiles appliquant les tarifs des trois…

Si les autres régions et métropoles font beaucoup mieux, leur hôtellerie principalement orientée affaires et à rayonnement international continuent de souffrir. Sur ce point, Vanguelis Panayotis, le dirigeant de MKG Consulting, rappelle que le voyage d’affaires représente près de 70% du chiffre d’affaires de l’hôtellerie en France. Et Paris est davantage dépendante du segment affaires que les autres grandes métropoles françaises.

« Si l’été 2021 a permis à l’activité hôtelière de trouver un second souffle, la profession le retient encore à l’approche du mois de septembre, traditionnellement l’un des plus importants de l’année, en cumulant à la fois des clientèles loisirs et d’affaires » précise-t-on chez MKG.

L’état des réservations sur les prochains mois semble plutôt encourageant. Et les réservations d’octobre sont aussi en avance relativement à 2020. Le calendrier d’évènements professionnels à venir semble enfin plus riche, surtout avec des séminaires de petite et moyenne taille. Mais le secteur table plutôt sur 2022 pour le retour des participants aux grandes manifestations professionnelles. Tout en reconnaissant qu’il demeure encore beaucoup d’incertitudes.